Bien entendu, la pénurie de main-d’œuvre est un élément clé ayant amené les différents promoteurs à fermer les livres, mais il y a beaucoup plus que cela.

Un portrait qui n’est pas très reluisant

Dans la MRC de Charlevoix Est, les fermetures se sont succédé de manière inquiétante au fil des ans. La municipalité la plus touchée étant celle de St-Siméon, pourtant éloignée et en grand besoin d’hébergement. Tour à tour, la résidence Charlevoisinne 2000 et la Résidence Au clair de Lune ont annoncé la fin des opérations, laissant les aînés de St-Siméon avec nul autre choix que de quitter leur municipalité d’origine, souvent leurs familles et déménager plus à l’ouest.

Dans la MRC de Charlevoix, les cessations d’opérations des résidences Panoramique troisième âge de Baie-St-Paul, Au gré du temps de St-Urbain et l’annonce récente de fermeture de la Maison d’hébergement Jocelyne Côté, elle aussi de Baie-St-Paul, sont venues noircir le tableau.

D’autres sont en danger

Du nombre des résidences restantes sur le territoire, certaines sont en situations très précaires. Les corporations opérées par des organismes à but non lucratif sont particulièrement en danger. La corporation Aux pieds des monts, qui opérait la Résidence Au gré du temps de St-Urbain, a rendu les armes l’an dernier, la résidence Au petit Bonheur de St-Fidèle est sous respirateur artificiel, la résidence la Noyée de Notre-Dame-des-Monts peine à maintenir les services à grand renfort de bénévolat et finalement la situation n’est guère plus enviable du côté de la corporation des Patriotes de Clermont et du Domaine La Seigneurie de La Malbaie.

Même si les raisons expliquant les situations précaires de ces résidences peuvent différer quelque peu les unes des autres, les dirigeants de ces organismes ont tous un point en commun. Ils ont lancé des appels à l’aide à répétition au CIUSSS de la Capitale nationale et au bureau de la députée Émilie Foster. C’est pour cette raison que le Parti Québécois prétend que l’hécatombe aurait pu être évitée.

Il faut stopper l’hémorragie maintenant

« Une chose est certaine, si rien n’est fait rapidement, d’autres fermetures arriveront à court terme. Ce qui est le plus tragique, c’est que les résidences qui disparaissent sont des petites résidences choisies par les aînés et leurs familles pour l’aspect familial, la proximité et le coût plus abordable de l’hébergement. La crainte de plusieurs semble de plus en plus se dessiner à l’horizon. Bientôt, il ne restera que les grandes résidences des Bâtisseurs aux deux pôles de Charlevoix », avance le Dr Rodrigue.

« Le moment est venu pour les élus de Charlevoix de se mobiliser. Il faut à tout prix que le CIUSSS et le gouvernement déploient rapidement un plan d’action pour supporter les résidences avant qu’il ne soit trop tard. Il ne suffit plus d’apporter des aides ponctuelles, un support permanent au niveau de la main-d’œuvre de la part du CIUSSS et la pérennité de la bonification salariale des employés actuels des résidences doit être assurée », ajoute ce dernier.

Des solutions à court et à long terme

Outre le support du CIUSSS et la bonification salariale permanente des employés, le Parti Québécois suggère de mettre en place un programme de soutien financier pour les organismes à but non lucratif ou encore, les inclure dans un programme existant.

La plupart des organismes communautaires au Québec bénéficient d’un soutien financier gouvernemental via le programme PSOC (Programme de Soutien aux Organismes Communautaires), les corporations qui opèrent des résidences pour aînés pourraient y être incluses à titre d’exemple.

Une chose est certaine pour le Parti Québécois, face à la situation actuelle, le statu quo n’est plus possible : « Les prochains mois seront déterminants et la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré doit faire preuve d’initiative. Nous sommes convaincus que l’offre d’hébergement dans les résidences privées pour aînés doit être une pierre angulaire des grands chantiers visant l’amélioration du réseau de la santé, conclut-il.