Fermeture de la scierie du Groupe Lebel à Saint-Joseph-de-Kamouraska : l’inquiétude grandit
Publié le 19 mars 2025 à 17:16, modifié le 19 mars 2025 à 17:21
Par: Ariane Boyer
L’usine de sciage du Groupe Lebel à Saint-Joseph-de-Kamouraska cessera ses activités dès le début avril pour une période indéterminée. Une fermeture qui laisse une quinzaine d’employés dans l’incertitude.
Une situation préoccupante pour les travailleurs
Si certains employés prendront leur retraite, d’autres devront faire des choix difficiles. Plusieurs pourraient être déplacés à l’usine de Dégelis, située à plus de 100 kilomètres de leur lieu de travail actuel.
Des rumeurs circulent également concernant une éventuelle fermeture de l’usine de Squatec. Questionné à ce sujet, le Groupe Lebel est resté évasif, affirmant par courriel que : « L’usine de Squatec poursuit ses activités normalement ».
Maurice Veilleux, président du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent, estime que les usines les plus anciennes et amorties sont les plus vulnérables.
« Si j’ai besoin de la rouvrir, je la rouvrirai, mais des fois quand c’est fermé, ça reste fermé… » – Maurice Veilleux
Des répercussions sur toute la chaîne d’approvisionnement
Cette fermeture ne touche pas seulement les employés de l’usine, mais aussi les nombreux travailleurs du transport forestier. Gilles Morin, camionneur chez Transport Boudreau, une entreprise qui compte le Groupe Lebel parmi ses principaux clients, ressent déjà l’impact de cette décision.
« L’inquiétude monte… le sentez-vous? Oui, ça c’est sûr. Parce que ça se parle partout, partout, partout, partout dans nos stop, où on arrête pour dormir, pour manger, pour se laver, c’est juste de ça qu’on parle. » – Gilles Morin
Le camionneur ne cache pas son pessimisme pour l’avenir.
« Mon emploi est voué à mourir. J’ai beaucoup de connaissances, des brokers, des propriétaires de camions qui sont sur le bord de tout vendre. » – Gilles Morin
Québec mise sur la diversification des marchés
Face à l’incertitude qui plane sur l’industrie forestière québécoise, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, assure que des efforts sont faits pour réduire la dépendance aux États-Unis.
« J’ai annoncé une cellule de diversification pour voir à d’autres marchés, puisque le contexte est plus difficile avec le marché américain. » – Maïté Blanchette Vézina
Des promesses qui ne suffisent pas à rassurer les travailleurs touchés par cette fermeture.
« C’est à cause de qui…? Pas nous autres! On ne se gêne pas pour le dire… monsieur Trump. Bravo… Champion. » – Gilles Morin