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Fentanyl: Les paramédics formés ne sont pas autorisés à l’administrer

Publié le 7 février 2023 à 16:52, modifié le 7 février 2023 à 16:55

Par: Patrick Giguère

Plus de 18 mois se sont écoulés depuis que la première cohorte de paramédics de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine a été formée pour administrer du fentanyl. Mais en raison de dédales administratifs, ils ne peuvent toujours pas poser cet acte médical.

Selon les données du CISSS régional, c’est e tiers des ambulanciers de trois compagnies de la région ( Service ambulancier de la Baie, Services secours Baie-des-Chaleurs et Ambulance Leblanc) qui ne peuvent administrer du fentanyl.

L’administration de cet opioïde au Québec relève de l’Unité de coordination clinique des soins préhospitaliers d’urgence basée à Lévis. À chaque fois qu’une dose doit être administrée, les paramédics doivent appeler cette équipe d’infirmières et de médecins pour obtenir l’approbation.

Aux dires du vice-président aux relations de travail à la Fédération des employés du préhospitalier du Québec, c’est le manque de personnel qui ne permettrait tout simplement pas de répondre à la demande.

« C’est ça qu’on déplore un peu du ministère de la Santé. Ça fait plusieurs fois qu’on voit qu’il y a des projets qui sont retardés autant en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et ailleurs au Québec pour l’implantation de nouveaux protocole pour nos paramédics. (…) On s’entend que pour former des paramédics, c’est du temps et de l’argent pour les contribuables québécois, parce que la formation est rémunérée », explique Jérémie Landry.

Michael Flamand a suivi à l’hiver 2022 la formation de huit heures lui permettant, entre autres, d’administrer ce médicament aux victimes de traumatismes sévères. Et ce qui est d’autant plus enrageant et décevant pour lui, c’est que les paramédics utilisent déjà certains équipements pour administrer l’opioïde.

« On veut rendre le patient confortable pis présentement on ne peut rien faire dans ces situations-là. Le patient souffre devant nos yeux pis nous on veut les aider, mais on est impuissant. On sait que l’outil pour les aider existe, on est formé, mais on ne peut rien faire. »

Dans un courriel, le CISSS de la Gaspésie affirme qu’il n’y a toujours pas d’entente de conclue avec l’Unité de coordination clinique des soins préhospitaliers d’urgence. Pour des raisons d’assurance de qualité et de sécurité, les premiers répondants pourraient devoir suivre une mise à jour.

« Pour éviter les erreurs, avec un délai aussi long que ça, il va falloir que nos paramédics sur le territoire de la Gaspésie des îles, si ça tarde trop à ne pas venir, doivent suivre une formation de mise à niveau à cause qu’on a peur qu’il y ait des erreurs », poursuit Jérémie.

En attendant qu’ils puissent obtenir le feu vert, les paramédics gaspésiens et madelinots continueront de se débrouiller du mieux qu’ils peuvent pour soulager les patients en détresse.