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Féminicide à St-Omer: Les organismes d’aide lancent un appel à la vigilance

Publié le 10 mai 2022 à 08:52, modifié le 10 mai 2022 à 08:52

Par: Patrick Giguère

Les événements tragiques de jeudi dernier à Carleton-sur-Mer continuent de troubler la population. Des gestes regrettables, mais qui peuvent être prévenus, selon les organismes d’aide de la région.

Quelques jours après le drame qui a secoué Carleton-sur-Mer où Monique Landry , 58 ans, a perdu la vie aux mains de son conjoint, les proches des victimes ont encore du mal à s’expliquer les gestes posés.

« C’était une femme très appréciée. Une femme bien vaillante. Elle n’arrêtait pas. C’était 7 jours par semaine à travailler. (…) N’importe qui ne digère pas ça. Tout le monde dans les alentours est sous le choc, ils ne savent plus où se tirer. Ils rencontrent  des psychologues et des psychiatres pour surmonter l’acte qui est arrivé», explique le cousin du conjoint de Monique, Ghislain Bujold.

Voyant que son cousin semblait dépressif ces dernières semaines, Ghislain a fortement suggéré à l’homme d’aller consulter un professionnel de la santé.

« Il est allé, mais ça n’a rien donné. Il était dépressif le jeudi après-midi quand je l’ai vu, mais jamais de la vie que j’aurais pensé qu’il allait passer à l’acte. J’aurais appelé police si j’avais su quelque chose », assure-t-il.

L’organisme Centr’Elles de St-Omer enregistre une augmentation des demandes d’aide. Le message est toujours le même : il ne faut pas se gêner pour se tourner vers des ressources.

« Ça n’arrive pas juste dans les autres régions du Québec, malheureusement on l’a vécu ici. J’encourage les gens à en parler c’est très important.  (…) On a des intervenantes qui sont là. Elles sont en mesure de vous aider et de vous comprendre dans une situation comme celle-là », mentionne la coordonnatrice de l’organisme, Nathalie Babin.

« Je dirais que d’entrée de jeux, il faut savoir que la rupture imminente et la confirmation de la rupture sont des éléments qui compromettent le plus la sécurité des femmes en contexte de violence conjugale », lance d’emblée la directrice de la maison d’aide et d’hébergement l’Émergence, Nancy Gough.

Elle invite la population à demeurer attentive aux signes avant-coureurs.

« Si vous observez qu’un conjoint a des propos dénigrants à l’endroit de sa conjointe, l’isole, l’empêche de travailler, l’empêche d’avoir un compte sur les réseaux sociaux. Ce sont des signes », indique la gestionnaire.

En Gaspésie, il existe une seule maison de répit pour les hommes qui traversent une période difficile. Elle se situe à Sainte-Anne-des-Monts. Le coordonnateur et intervenant chez Convergence Gaspésie admet qu’il reste beaucoup de travail à faire.

« Il y a une adaptation  sociale qui se fait présentement. On commence à comprendre que, depuis quelques années, les hommes ont besoin de services. C’est certain que si on pouvait avoir deux à trois maisons Oxygène en Gaspésie, plus un centre de crise ça serait super! (…) Mettre un gars à l’abri pour 24 heures à partir de Sainte-Anne-des-Monts pour aller à la détention de New Carlisle, mettons que ce n’est pas une solution qui est durable pour tout le monde. »

Après cet autre féminicide, les organismes d’aide rappellent de ne pas hésiter à frapper à leurs portes si la situation se fait sentir.