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Émissions de GES: la cimenterie de Port-Daniel aura des comptes à rendre

Publié le 16 janvier 2024 à 20:26, modifié le 17 janvier 2024 à 12:18

Par: Patrick Giguère

Québec serre la vis aux cimenteries. Celle de Port-Daniel-Gascon n’y échappe pas. Pour pouvoir demeurer ouverte, elle devra démontrer d’ici quelques mois, comment elle compte réduire ses gaz à effet de serre. 

D’ici au premier mai, la cimenterie Saint-Mary’s devra produire, à la demande du gouvernement, une feuille de route qui précisera les moyens qu’elle mettra en œuvre pour réduire ses émissions de GES d’ici 2030.

« C’est une nouvelle exigence, alors qu’on n’applique pas les anciennes et qu’on ne se sert pas des mécanismes qui sont déjà en place pour faire en sorte que les cimenteries réduisent leur émission », déplore le porte-parole d’Environnement Vert Plus, Pascal Bergeron.

L’environnementaliste fait référence au système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre entre le Québec et la Californie. Un système mis en place pour inciter les entreprises à développer des technologies propres et lutter contre les changements climatiques, qui ne semble pas atteindre son mandat.

« Les industries ont un certain droit acquis démettre des GES et celles qui dépassent, on ne sévit même pas parce que le gouvernement rembourse ce qu’il devrait payer à 97%. (…) On a un mécanisme qui est en place, mais on ne fait rien avec.»

Selon les informations du Journal, les plus grands pollueurs de la province devront indiquer comment ils s’inscriront dans un plan de décarbonation à l’horizon de 2050.

Des évaluations techniques et économiques devront être aussi réalisée.

Pour Pascal Bergeron, ça ne tient pas la route.

« On se base encore sur l’idée que les solutions technologiques pourraient nous aider à sortir de la et ce qui risque d’arriver, sans vouloir être cynique, c’est que les entreprises vont produire des plans sur 10, 20 ou 30 ans, au-delà de leur espérance de vie, avec des cibles qui n’atteindront jamais. »

En fonction depuis 2017, la cimenterie de Port-Daniel-Gascons a atteint sa pleine capacité l’an dernier et rejetterait plus de 1,4 million de tonnes de CO2 dans l’atmosphère annuellement en 2021.

Par courriel, l’entreprise affirme qu’elle s’engage à respecter les normes et règlements environnementaux actuels et futurs du Québec. On compte s’y prendre par l’optimisation de l’efficacité énergétique, la production de ciments mélangés et l’utilisation de combustibles alternatifs à faible teneur en carbone, dans le processus de fabrication du ciment.

« Le ciment en soit est problématique. Qu’est-ce qu’on fait pour réduire notre consommation de ciment ? Le gouvernement ne propose rien pour ça, alors que c’est l’éléphant dans la pièce. On consomme beaucoup trop de béton », relate M.Bergeron.

Le compte à rebours est donc commencé pour la cimenterie de Port-Daniel qui doit renouveler son attestation cette année.

Le comité de suivi environnemental de la cimenterie n’a pas voulu répondre à nos questions aujourd’hui.