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Eider à duvet : un trésor rare collecté dans l’Estuaire du Saint-Laurent

Publié le 13 juin 2025 à 16:53, modifié le 13 juin 2025 à 16:53

Par: Charles Boisvert

Dans les deux dernières semaines, les équipes de Duvetnor ont été déployées sur plusieurs îles de l’Estuaire du Saint-Laurent. Leur objectif : cueillir le duvet d’eiders, une espèce protégée de canard.

Un canard unique qui possède un duvet unique.

« Le duvet d’eider a des propriétés isolantes et exceptionnelles. En fait, c’est la cohésion du duvet. Lorsqu’on regarde le duvet, le duvet reste ensemble », explique Jean-François Giroux, administrateur et biologiste chez Duvetnor.

« Il y a des petits crochets. Et ça, c’est vraiment unique, on n’a ça nulle part ailleurs au monde », ajoute Jean-Gabriel Morin, capitaine naturaliste pour l’organisme.

12 000 nids

Cette année, la cueillette s’est déroulée du 23 mai au 6 juin. 12 000 nids ont été fouillés, soit le double de l’année dernière. Les maladies ont été évitées et les prédateurs neutralisés.

« Ça s’est bien passé par rapport aux années précédentes. Donc, il y avait des renards, il y a eu des épidémies en 2022 qui ne sont pas apparues. Et les renards ont été contrôlés par un trappeur », mentionne Jean-François Giroux.

« Pas d’épidémie, pas de maladie, tout est réglé », philosophe Jean-Gabriel Morin.

Durant ces deux semaines, les équipes se sont rendues sur plusieurs petites îles de la région. L’Île-Blanche, l’Île-aux-Fraises et l’Île-aux-Pommes ont notamment été sillonnées.

« Le duvet d’eider provient de la poitrine de la femelle, qu’elle doit enlever pour dégarnir sa poitrine et bien chauffer les œufs », explique Jean-François Giroux.

Un duvet de luxe

Une fois récolté après une battue, le duvet est séché, nettoyé, désinfecté puis stérilisé. En grande partie grâce à l’Estuaire du Saint-Laurent, le Canada est le deuxième plus grand producteur au monde, après l’Islande. Seul duvet de canard sauvage commercialisable, il est idéal pour un manteau d’hiver ou une couette.

« C’est vraiment un produit de luxe. C’est 10 000 $ environ la couette », indique Jean-Gabriel Morin. « Nous, notre plus gros client est situé en Allemagne. Eux, c’est encore dans leurs coutumes d’offrir des couettes en duvet d’eider aux nouveaux mariés ».

Au-delà de la cueillette, Duvetnor veille à préserver l’espèce, qui se porte très bien.

« Le profit que Duvetnor a fait avec la récolte du duvet permet de faire l’acquisition des îles, mais maintenant la protection des îles », souligne Jean-François Giroux.

Les équipes se rendent trois ou quatre fois par année sur les îles pour s’assurer que les populations d’eiders à duvet puissent continuer de prendre leur envol.

Crédit photo : Duvetnor