Le comptoir Bistro était inutilisé depuis quelques années. Il est maintenant un lieu convoité depuis la mise en place d’un projet pour les élèves ayant des différences.

« Ils ont leur place dans l’école, mais maintenant ils circulent dans l’école, ils sont à l’aise », débute Jeanne Lévesque, éducatrice spécialisée, École secondaire Chanoine-Beaudet.

« Il n’y a plus de différence, même que mes élèves se font reconnaître, ils se font saluer », ajoute Cynthia Bernier,  enseignante et titulaire du cheminement d’autonomie fonctionnelle, École secondaire Chanoine-Beaudet.

Deux collègues en classe d’adaptation ont eu l’idée d’offrir des stages en cuisine aux élèves, sans avoir à trouver des lieux à l’extérieur de l’établissement.

« Pour créer un sentiment d’appartenance à l’école, puis leur donner la possibilité de développer des compétences reliées au marché du travail », explique Jeanne Lévesque.

« C’est notre 3e année, on a ajouté d’autres sphères.  Par exemple, en menuiserie, on restaure des vieux meubles », précise Cynthia Bernier.

Un service de café étudiant hebdomadaire est venu à la suite d’une activité culinaire.

« On s’est dit qu’on allait faire un matin Smoothies, puis on a vu que ça fonctionnait bien. On a continué, on a offert des déjeuners », lance Jeanne Lévesque.

Grâce au café Bistro, les jeunes peuvent participer à la vie étudiante.

« J’aime travailler ici pour faire des stages », dit un élève.

« Des tâches de cuisinier »,   « Et faire plein d’affaires », complètent d’autres élèves participants.

Les élèves préparent et servent des muffins et des breuvages, dont près de 30 smoothies par matin. Ils gagnent en autonomie et en confiance.

«Hugo était vraiment gêné, il ne voulait pas vraiment aller derrière le comptoir les premiers moments, car c’est quand même intimidant », démontre l’enseignante Cynthia Bernier.

« Tu gères l’argent : oui ! Tu aimes ça ? :  oui ! », a répondu d’un ton affirmatif, Hugo, l’élève bénéficiant des stages.

Au total, une soixantaine d’élèves en adaptation en bénéficient.

« Pendant que nous on est en haut, d’autres adultes sont en bas avec les autres élèves », dit Cynthia Bernier.

« On ne compte pas notre temps, on s’investit dans le projet », selon Jeanne Lévesque.

L’école a d’ailleurs été récemment Lauréate d’un prix de l’Office des personnes handicapées du Québec.

« C’était une belle expérience autant pour nos élèves que pour nous », souligne Jeanne Lévesque.

« On a gagné 5 000 $, on est vraiment content, on va pouvoir continuer à s’équiper », termine Cynthia Bernier.

Grâce à cette initiative, les élèves se sentent inclus à part entière dans leur milieu scolaire.