Puits contaminé à Cacouna : devenir Louperivois pour avoir de l’eau
Publié le 21 mai 2025 à 12:44, modifié le 21 mai 2025 à 17:52
Par: Ariane Boyer
La tension monte dans le dossier de l’eau potable contaminée sur la route 291 à Cacouna. Rivière-du-Loup a officiellement lancé une procédure d’annexion partielle afin de raccorder 23 résidences dont les puits sont contaminés par les sels de déglaçage du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD). Pour avoir accès à l’eau potable, les résidents devront peut-être devenir officiellement Louperivois.
Une proposition qui divise
Le maire Mario Bastille affirme que ce sont les citoyens eux-mêmes qui ont sollicité l’aide de la Ville.
« Eh bien écoutez, moi ce que je sais, ça fait depuis 2018 que les citoyens de la route 291 sont en contact avec Cacouna, et que ça ne règle pas le problème », explique-t-il.
Carmen Morin, l’une des résidentes touchées, voit dans cette proposition un véritable tournant.
« Nous on a toutes faites les démarches, et monsieur Bastille a été assez honnête et gentil de nous dire : “Oui, pas de problème, je vous offre de l’eau… mais venez-vous en.” »
Une autre résidente du secteur exprime quant à elle son ras-le-bol :
« On n’a jamais été pris en considération. On paye des taxes à Cacouna, mais on n’a pas de service, on a rien… Tsay! Ils ne s’occupent pas de nous autres. »
Rivière-du-Loup indique qu’elle est prête à raccorder les résidences à son réseau d’aqueduc, à condition que le secteur soit annexé à son territoire et que le gouvernement du Québec assume l’ensemble des frais de raccordement.
Le mot « annexion » passe mal à Cacouna
Mais à Cacouna, le mot annexion est dur à avaler. Par communiqué, la municipalité affirme qu’elle ne fera aucune entrevue pour l’instant. La mairesse Suzanne Rhéaume accuse la Ville voisine de « prendre en otage des citoyens » et de refuser toute collaboration. Mais sur le terrain, plusieurs résidents dénoncent plutôt l’inaction de leur propre mairesse.
« Elle [Suzanne Rhéaume] nous dit : “Oui, je veux une entente intermunicipale.” Comment se fait-il que pendant deux ans, elle n’en a jamais parlé? Jusqu’à date, elle n’en a jamais parlé. “J’étais pas au courant, j’étais pas au courant…” Non. Elle était au courant », s’insurge Carmen Morin.
Une rivalité qui s’envenime?
Derrière ce dossier d’eau potable se cache aussi une tension politique persistante, notamment liée au déménagement controversé de la traverse Rivière-du-Loup–Saint-Siméon.
« On est quasiment pogné en otage, parce qu’ils n’ont pas l’air à s’aimer, ces deux-là. Donc nous autres, les paroissiens, on est pognés en otage », déplore une résidente.
Pour Rivière-du-Loup, l’entente intermunicipale n’est plus sur la table.
« Au final, les gens qui contestent… je pense qu’il va falloir qu’ils trouvent une solution pour les citoyens, parce qu’ils ne régleront pas leur problème en contestant », tranche Mario Bastille.
Rencontre à huis clos
Ce soir, une rencontre à huis clos est prévue entre la mairesse de Cacouna et les résidents concernés.