Huit témoins ont été entendus au palais de justice d’Amqui, mardi, lors de la deuxième journée de l’enquête préliminaire de Steeve Gagnon.

Se sont succédé à la barre: deux civils qui ont été témoins de l’attaque qui a couté la vie à trois personnes, quatre civils qui connaissaient à différents degrés l’accusé et finalement, deux enquêteurs.

Tous les témoins présents mardi ont été interrogés à tour de rôle par la poursuite et ensuite, par la défense. Il est toutefois impossible de divulguer le contenu des témoignages, puisqu’il est frappé d’une ordonnance de non-publication afin de ne pas nuire à la suite des procédures judiciaires.

L’auteur présumé de l’attaque, Steeve Gagnon, 39 ans, qui fait face à 14 chefs d’accusation, dont trois de meurtre prémédité, a été calme tout au long de la journée.

À l’écoute des différents témoins, il les regardait et par moment, il semblait las, il baissait le regard et fixait le sol. À maintes reprises, il s’est tourné vers la fenêtre qui se trouvait derrière lui pour regarder à l’extérieur.

Impassible, ne laissant transparaitre aucune émotion au fil de la journée, il a affiché quelques sourires et il a même ri lors du troisième témoignage; celui d’un civil qu’il connaissait.

Les témoins entendus lors de l’enquête préliminaire qui se déroule cette semaine à Amqui, ne seront pas nécessairement appelés à la barre si un procès est tenu.

L’enquête préliminaire qui est en quelque sorte une «pratique» ou encore un «pré-procès» permet d’établir si la preuve est suffisante pour tenir un procès.

Elle permet également aux deux partis «d’évaluer» les témoins selon la juge à la retraite Nicole Gibeault: « On ne veut pas juste tester leur crédibilité on veut aussi tester comment ils sont devant le tribunal. Parce que la preuve sur un meurtre au premier degré ce n’est pas n’importe quelle sorte de preuve. Il faut que ça soit solide, il faut que ça rencontre les paramètres d’un meurtre au premier degré, c’est-à-dire de façon délibérée. Quelle est la force de la preuve là-dessus? Ça ouvre la porte à toutes sortes de discussions, autant pour la couronne que pour la défense.»

Cinq jours avaient été réservés pour l’enquête préliminaire dans ce dossier et une trentaine de témoins devaient être entendus.

Finalement, ce sera plutôt une vingtaine de témoins qui viendra raconter sa version des faits.

L’enquête préliminaire pourrait donc se terminer mercredi à Amqui.

Si la juge Annick Boivin de la Cour du Québec considère que la preuve est suffisante, la prochaine étape du processus judiciaire sera le procès.

L’avocat de Steeve Gagnon, Me Hugo Caissy, a déjà signalé son intention de procéder par procès devant juge et jury.

Rappelons que Steeve Gagnon fait face à 14 chefs d’accusation, soit trois de meurtre prémédité, neuf de tentative de meurtre et deux de conduite dangereuse ayant causé la mort.