Diminuer les risques d’incendie dans les tourbières
Publié le 14 août 2019 à 19:01, modifié le 14 août 2019 à 19:05
Par: CIMTCHAU
Plusieurs se souviendront de l’incendie majeur qui a ravagé une tourbière de Saint-Modeste il y a bientôt 5 ans. Des entreprises ont depuis mis en place des mesures de prévention afin de réduire les risques.
Le 26 août 2014, au moins 80 pompiers de la région ont été appelés à combattre un incendie majeur qui s’est déclaré à la tourbière H. Théberge. Le panache de fumée était visible depuis Charlevoix. Des avions-citernes de la SOPFEU sont même venus en aide aux sapeurs.
Samedi dernier, un incendie, celui-ci mineur, s’est déclaré dans une tourbière située sur le chemin des Raymond, à Rivière-du-Loup.
Une fois récoltée, la tourbe de mousse de sphaigne ressemble drôlement à un tas de compost. Mais si cette matière organique, qui s’est accumulée lentement pendant des milliers d’années dans la tourbière, a l’air bien inoffensive, ce substrat est pourtant hautement inflammable.
« Ici, c’était un milieu humide à l’origine. On a drainé le sol pour l’assécher », explique Ghislain Lévesque, vice-président production chez Premier Tech.
La tourbe est d’abord raclée avant d’être récoltée à l’aide d’énormes aspirateurs. Et c’est lors l’étape de la récolte que les risques d’incendie sont élevés.
« Les moteurs de la machinerie sont des sources de chaleur. C’est souvent ce qui peut déclarer un incendie dans une tourbière », souligne Ghislain Lévesque.
L’industrie a mis en place différents moyens afin de prévenir les risques d’incendie. Des sondes mesurent par exemple la température de tas de tourbe. Des stations météorologiques permettent de mesurer entre autres la force des vents. La récolte n’aura pas lieu si elle atteint plus de 45 km/h.
« Chaque début de saison, on donne une formation spécifique aux équipes pour les interventions en cas de feu. On fait également l’entretien quotidien de nos équipements pour s’assurer qu’il n’y ait pas de point chaud », mentionne Ghislain Lévesque.
Les meilleures pratiques de cette industrie en la matière sont d’ailleurs partagées entre elles.
« Nous gardons à l’œil les données du Système canadien d’information sur les feux de végétation », cite en exemple Marc Bourgoin, responsable des communications chez Berger.
« Nos tracteurs sont équipés de toile antipropagation. Nous avons également des extincteurs remplis de mousse pour limiter l’apport en oxygène lors d’un début d’incendie. Nos employés sont également formés deux fois par année », ajoute-t-il.
L’incident survenu en 2014 à Saint-Modeste aura servi de leçon à plusieurs joueurs de cette industrie. « Ce n’est pas quelque chose qui est pris à la légère. L’incendie a permis de remettre le sujet au goût du jour », fait valoir Marc Bourgoin.