Rares sont les fermes munies de gicleurs ou d’avertisseurs de fumée
Publié le 7 mars 2018 à 15:40, modifié le 8 mars 2018 à 10:52
Par: CIMTCHAU
Au Québec, trois fermes sur quatre, qui ont été détruites par le feu, n’avaient pas de système permettant de prévenir qu’un incendie se propage, comme des avertisseurs de fumée ou des gicleurs. Mais, les producteurs agricoles ne sont pas dans l’obligation d’en installer.
Des centaines de bêtes périssent dans des brasiers chaque année. Pourtant, rares sont les fermes munies de systèmes pour détecter un incendie. «Comme tu peux le voir, il y a toujours un peu d’humidité, il y a de la poussière. Un détecteur de fumée, il doit y en avoir des plus résistants à la poussière. Moi, dans mon cas, le feu s’est produit la nuit», a raconté le propriétaire de la Ferme Charluson, Dave Labrie.
«Ce qu’on retrouve ce sont des bâtiments qui datent de 60, 70, 80, 90 ans. Aucune règlementation sur le système d’incendie ne touche les bâtiments agricoles. On n’exige pas de système d’alarme, pas de gicleur, pas de détecteur de fumée», a souligné le chef de division prévention. du service incendie de Rivière-du-Loup, Éric Deschênes.
Selon le ministère de la Sécurité publique, 74% des fermes qui ont brûlé au Québec ne possèdent pas de système de détection d’incendie. Les producteurs expliquent cette situation notamment par la présence d’humidité, de poussière et d’un environnement corrosif. «Le détecteur de fumée ne fera pas bien sa job s’il est dans un endroit poussiéreux», a expliqué le propriétaire quincaillerie Chartier Home HardWare, Michel Chartier.
«Même s’il y avait un avertisseur qui se mettait à sonner, un bâtiment très ventilé, de la paille et du foin, le feu se propage très rapidement dans les étables», a ajouté le préventionniste de l’UPA du Bas-Saint-Laut-Laurent, Frank St-Pierre.
Parmi les pistes de solutions proposées, on retrouve la compartimentation des bâtiments, les systèmes de détection infrarouge, la fermeture de panneaux électriques par fusibles et l’entreposage des matières dangereuses. «Est-ce que les municipalités ont la volonté d’adopter un code du bâtiment agricole pour s’assurer que les bâtiments soient conformes? Ont-il la volonté d’ajouter des systèmes de protection? Ça serait audacieux», s’est questionné Éric Deschênes.
Entre 2010 et 2016, le feu s’est déclaré dans 113 bâtiments agricoles dans la région Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Iles-de-la-Madeleine.