Anik Marchand confectionne des nids d’anges. Elle veut aider ceux qui affrontent une longue tempête : le deuil périnatal.

Elle a offert ses petits vêtements à l’hôpital régional d’Edmundston, qui n’en avait pas. «J’ai décidé d’en tricoter pour les parents qui vont vivre ça dans la région.»

En 2012, alors enceinte de 5 mois et demi, elle a dû interrompre sa grossesse puis accoucher de Thomas, porteur d’une maladie chromosomique.

L’un des seuls souvenirs qu’il lui reste de son fils, c’est le nid d’ange fabriqué par des bénévoles de l’hôpital de Québec.«Ils m’ont apporté les petits nids d’ange j’ai pu en choisir un. Les bébés sont tellement petits que du linge « nouveau-né », c’est trop grand.»

C’est tout naturellement qu’elle s’est mise à tricoter avec diverses laines, sans patron,  pour y glisser doucement le corps du bébé. «J’ai pris l’exemple que j’avais de mon petit bébé je me suis basée là-dessus et j’ai fait différentes grandeurs, différentes couleurs.» «Le bébé, il est présenté d’une façon un peu plus douce, un peu plus confortable si on peut dire dans les bras de leurs parents. Ça met un petit peu de beauté dans toute la tragédie qu’ils sont en train de vivre»

Ce petit détail prépare paisiblement les parents à se séparer de l’enfant et fait la différence quand les mots ne suffisent pas. «C’est bon d’avoir quelque chose de tangible pour les parents parce que souvent on s’accroche à ça.»

Cette mère de famille a bien l’intention d’en fabriquer encore et de faire appel à des bénévoles pour en donner davantage aux hôpitaux de la région. «C’est certain que j’ai d’autres idées j’apprends d’autres points au tricot puis je veux continuer à confectionner.  Probablement, la prochaine étape va être que j’écrive le patron puis que je le partage.»

Le comité de sensibilisation pour le deuil périnatal qu’elle a fondé lancera aussi un projet ce printemps au Jardin botanique pour permettre aux familles touchées de se recueillir.

« On essaye d’aider les gens pour mieux affronter cette tempête là quand ça leur arrive et que ça passe dans leur vie.»