Une fois par semaine depuis 2 ans, la petite Sarah-Jade s’assoit dans sa classe après les cours avec Raphaëlle Gingras, qui l’aide à persévérer à l’école.

« J’aime ça qu’on joue dans mon cahier, on fait mes devoirs », lance la fillette.

L’élève de 2^e année s’est grandement améliorée. « J’ai vu vraiment des différences incroyables, surtout en français en lecture. Au départ, Sarah-Jade, c’était quelqu’un qui avait de la difficulté en français, qui lisait lentement. Là, c’est rendu même que des fois, elle lit trop vite! », affirme sa tutrice.

« L’estime d’elle, la motivation, l’amélioration dans ses devoirs…et je la vois, elle aime ça, le matin, se lever et aller à l’école », ajoute sa mère, Amélie Michaud.

Sa maman a reçu elle-même du tutorat lors qu’elle était enfant et apprécie énormément que sa fille puisse obtenir ce soutien.

« Je suis maman de quatre enfants et moi aussi je suis aux études. C’est vraiment un poids de moins sur les épaules d’avoir un enfant qui a un encadrement pour ses leçons, ses devoirs », témoigne Mme Michaud.

« On est souvent là, à encourager nos enfants et vouloir tant pour eux, mais d’avoir la vision d’une autre personne qui les encourage et qui les valorise, c’est très enrichissant pour eux », estime Vicky Thibault, qui est la responsable du Programme de soutien à la motivation scolaire.

La fillette de 7 ans fait partie des 16 élèves qui bénéficient cette année de ce programme offert par la Maison de la Famille du Grand-Portage.

« On se dit oui, il y a des élèves qui ont besoin de l’aide aux leçons et ça fonctionne bien en groupe. Mais il y en a vraiment qui ont besoin d’une aide individuelle et c’est ce que notre programme peut offrir ici dans la MRC », mentionne Mme Thibault.

Le taux de décrochage scolaire au Centre de services de Kamouraska-Rivière-du-Loup est de plus ou moins 10%, ce qui représente environ 32 élèves. Le programme de parrainage scolaire fait une réelle différence.

« Moi, je travaille à l’école secondaire. Je vois aussi les jeunes qui ont eu la chance de bénéficier de parrainage scolaire, on voit qu’ils ont la persévérance scolaire, qu’ils sont motivés », constate Raphaëlle Gingras, qui donne de son temps depuis maintenant 10 ans.

Ce bénévolat est également gratifiant pour les tuteurs. Des relations privilégiées se forment d’ailleurs avec les enfants.

« Quand j’ai commencé au départ, je n’étais pas certaine, j’avais 14 ans à l’époque. Est-ce que je vais vraiment les aider ces jeunes-là? Mais j’ai vu à quel point juste d’être là pour eux, de les voir chaque semaine, ça les motive. De faire cette différence-là dans la vie des jeunes, ça me rendait vraiment heureuse, moi aussi! », déclare la jeune femme.

Depuis plus de 20 ans, près de 500 jeunes de Rivière-du-Loup ont pu être accompagnés par des Tuteurs d’espoir.

Des changements de critères d’un programme de financement fédéral ont menacé la survie de ce service à l’automne 2024. Il y a quelques semaines, le Centre de services scolaire a toutefois confirmé qu’il accordait 40 000$. Cet argent permettra de poursuivre les activités auprès des enfants pour les deux prochaines années.