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Des travailleurs étrangers dans la tourmente à Rivière-du-Loup

Publié le 10 juillet 2024 à 17:52, modifié le 10 juillet 2024 à 17:52

Par: Ariane Boyer

Des travailleurs étrangers à Rivière-du-Loup dénoncent que leurs droits sont bafoués. Envoyés il y a environ six mois par une agence de recrutement de Montréal pour combler des postes dans une résidence pour personnes âgées à Rivière-du-Loup, ils affirment vivre un véritable enfer depuis leur arrivée au Québec.

Ces travailleurs, qui espéraient de meilleures conditions de vie, se disent déçus et maltraités par l’agence qui les a fait venir. « Toutes les promesses que le président de l’agence nous avait faites sont tombées à l’eau, » déclare l’un d’eux.

L’agence leur avait promis des paiements deux fois par mois, mais dès mars, les salaires ont commencé à avoir du retard, puis à être versés de manière irrégulière. Une situation précaire pour ces immigrants arrivés sans ressources. « Ici, on paye à temps toutes nos choses. Et si on a un retard de salaire, ça ne va pas du tout. Tu vis du stress, tu as peur, toujours on a peur. On va toujours négocier avec les gens qu’on doit payer, c’est comme ça, » confie un autre travailleur.

En plus des retards de paiement, ces travailleurs n’ont jamais reçu de copie de leur contrat ni de talons de paie, rendant impossible la vérification de leurs heures travaillées et la réclamation de leurs droits. « On n’a pas de talons de paie. Écoutez, où est-ce qu’on va avec tout ça ? C’est de la misère, c’est de l’esclavage ! » s’indigne un troisième travailleur.

Les excuses du directeur de l’agence incluent des problèmes de logiciel comptable, des soucis bancaires et des changements de banque. Chaque fois que les travailleurs demandent des explications, leurs requêtes sont rejetées ou ignorées. 

Nous avons contacté le président de l’agence, qui nie tous les faits rapportés. Il mentionne que les médias participent à créer une polémique autour des immigrants et des agences.

La CNESST est intervenue et a lancé un audit général pour faire la lumière sur cette situation. Une lettre de la CNESST indique que l’agence doit environ 32 000 $ à une dizaine de travailleurs étrangers. Cependant, la résidence pour personnes âgées refuse d’endosser cette somme et a intenté un recours juridique contre l’agence. La RPA, qui elle, a aidé ses travailleurs étrangers à payer leur hébergement et même leur nourriture quand leurs coffres étaient vides.

« C’est ma maison, je reste très joyeux avec ces personnes qui sont là. À chaque fois que je les vois, » explique un travailleur qui n’est maintenant plus assujetti à l’agence pour un permis de travail.

Toutefois, un des travailleurs est préoccupé : « Si la résidence paye ces 32 000 $, je ne sais pas, mais ça va être mal, c’est injuste. »

Généralement, après une intervention de la CNESST, les dossiers sont transmis au fédéral pour envisager la suspension des activités de l’agence.

Le nom de l’agence de recrutement et de la résidence pour personnes âgées ne peut être mentionné, car le dossier est judiciarisé.

Les noms des intervenants ne sont pas mentionnés par crainte de représailles.