À toutes les fois qu’un requin est aperçu dans le golfe du Saint-Laurent ou près des Îles-de-la-Madeleine, les réseaux sociaux s’enflamment. Pourtant, la présence de ces poissons est parfaitement normale et habituelle dans la région.

Le requin blanc, le requin-pèlerin, le requin bleu ou même le requin du Groenland… plus de 7 espèces de requins se retrouvent dans les eaux de la Gaspésie, des Îles, dans le golfe du Saint-Laurent et même jusqu’au fjord du Saguenay. Jeffrey Gallant, directeur de l’Observatoire des requins du Saint-Laurent sourit:

« Ça surprend beaucoup de monde, mais il y a beaucoup de requins. C’est relatif… Évidemment, il y en a moins que dans l’Atlantique-nord, lorsqu’on sort du golfe… mais il y a une quantité surprenante de requins dans le golfe depuis toujours. »

En fait, les requins nagent dans nos eaux depuis des millions d’années. Pourtant, on peut compter moins d’une trentaine d’incidents associés à cette espèce depuis toujours. L’Observatoire des requins du Saint-Laurent a même pensé en faire un registre.

« Des incidents… soient des attaques ou des événements de traque où les requins auraient suivi des gens, peut-être dans un but de prédation ou simplement par curiosité… et c’est un registre qui va jusqu’à l’ère préhistorique. », nous dit Jeffrey Gallant

Les requins trainent une réputation de prédateur… pourtant, une seule attaque de requin blanc est répertoriée près du Cap-Breton, il y a deux ans.

« … Alors que la personne se baignait près d’une échouerie de phoques… qui est, à peu près, l’endroit qu’on recommande le moins d’aller se baigner l’été, en présence de requins. » relate monsieur Gallant

Plus près de chez nous, c’est l’Île Brillon aux Îles-de-la-Madeleine qui semble être prisée par les requins. Chaque année, le site Ocearch répertorie des dizaines de requins blancs dans ce secteur… probablement en raison de la présence de phoques…

« Alors lorsqu’on voit un ou deux… c’est même déjà arrivé qu’on voyait trois ou quatre requins en même temps à l’île Brillon, on peut penser qu’il y en a plusieurs autres », souligne le scientifique

Et pour l’avenir de l’espèce, les scientifiques sont plus ou moins optimistes.

« On craint toujours pour les requins. Pas pour ce qui se passe dans le Saint-Laurent, mais ce qui arrive lorsque le requin sort des eaux limitrophes du Canada et se retrouve en eaux internationales. C’est à ce moment qu’ils sont en danger parce qu’il y a une pêche pour les ailerons, illégale, qui est très importante, encore aujourd’hui, dans le monde. On parle d’au-delà de 100 millions de requins par année qui seraient tués pour leurs ailerons. », déplore monsieur Gallant

On est donc loin de Jaws en ce qui concerne les requins dans la région…