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Des proches aidants refusés à la frontière du N-B

Publié le 22 février 2021 à 16:43, modifié le 22 février 2021 à 16:56

Par: Patrick Giguère

Le Nouveau-Brunswick est de nouveau pointé du doigt, cette fois-ci, pour son manque de compassion. Des proches aidants de Pointe-à-la-Croix ne peuvent plus entrer dans la province pour aider un membre de sa famille. Depuis le 24 janvier, moment où la zone d’Edmundston est passée en phase rouge, il y a resserrement des restrictions et plusieurs québécois l’ont appris à leurs dépends.

À peine quatre kilomètres séparent France Dufour de sa mère de 88 ans, Ida, qui loge à Campbellton. L’octogénaire qui a de la difficulté à marcher et qui ne possède pas de voiture doit se débrouiller seule pour faire ses courses.

« La seule chose qui la soulageait, c’est que j’étais là près d’elle pour pouvoir l’aider. Elle est vraiment inquiète maintenant puis même qu’elle m’a dit des choses que je n’ai pas aimé. Elle se laisserait mourir si personne ne pouvait s’occuper d’elle » , s’inquiète-t-elle.

Même si la demande d’aidante naturelle avait été approuvée par la Croix-Rouge canadienne, c’est avec grande stupeur qu’elle apprend récemment que les règles ont changé.

« On ne m’a pas donné de raison vraiment. On m’a simplement dit que cette demande la n’était plus approuvée et que je pourrais seulement aider maman si elle était mourante» , raconte Mme Dufour.

Entre le 20 mai 2020 et le 22 janvier dernier, sur les 202 demandes reçues à la Croix-Rouge canadienne, 139 ont été acceptées.

Le beau-père d’Hélène Martel, âgé de 87 ans est dans ses derniers milles. Elle peut donc aller le visiter avec l’accès de la Croix-Rouge. Le laissez-passer est toutefois valide pour un seul passage.

« Je trouve qu’il y a un grand manque de compassion. Je trouve que c’est inhumain(…) On nous a demandé quelle date vous voulez passer ? On ne le sait pas et on ne peut pas le savoir non plus. C’est un petit peu ridicule comme question (…) On travaille tous les deux, on a des enfants aussi, donc c’est impossible pour nous de demeurer au Nouveau-Brunswick » , se désole Hélène Martel.

Situation assez ironique alors que les deux résidentes de Pointe-à-la-Croix peuvent faire une fois semaine l’achat de biens essentiels de l’autre côté du pont JC Van Horne.

« On ne peut même pas passer du temps avec eux. On ne peut pas non plus vivre les derniers moments. C’est ce qu’on trouve le plus difficile » , mentionne madame Martel.

Le député de Bonaventure n’entend pas en rester là.

« Ce sont des restrictions qui ne sont pas basées sur des faits, la science, sur les données épidémiologiques, c’est basé sur la xénophobie, sur la peur de l’autre (…) Je vais réagir auprès du bureau du premier ministre et du ministre de la Santé pour demander au CISSS de prendre ses responsabilités et de donner des directives claires au gouvernement du Nouveau-Brunswick » , fulmine Sylvain Roy.

«C’est bien beau dire la Covid. Oui, on comprend, moi je n’ai rien contre le fait qu’il faut être prudent, mais de là à abandonner les pauvres personnes âgées qui vivent toutes seules, il y a quand même une limite» , termine madame Dufour.