Des fouilles archéologiques à Rivière-du-Loup pour déterrer l’histoire
Publié le 20 novembre 2024 à 17:14, modifié le 20 novembre 2024 à 17:19
Par: Catherine Pellerin
Des fouilles archéologiques sont effectuées depuis lundi en plein cœur du centre-ville de Rivière-du-Loup. Le Carré Dubé est un secteur riche en histoire. La Ville devait procéder à cette étape avant de réaliser des travaux pour réaménager le stationnement. Notre équipe a eu accès au site.
Des pelles mécaniques ont creusé dans le sol pour déterrer le passé. Des ruines d’anciens édifices reliés au chemin de fer ont été trouvées.
Un énorme bâtiment circulaire, appelé la rotonde, se trouvait à cet endroit à partir des années 1880. Cet atelier, d’une circonférence de près de 50 mètres, servait à réparer et à rediriger les trains.
« De voir les fondations, les dimensions de ce bâtiment-là, la façon dont il est construit, parce que le mortier est encore très solide, c’est impressionnant », lance Julie Martin, gestionnaire aux programmes culturels et patrimoniaux à la Ville.
« Ce bâtiment-là occupe l’entièreté du stationnement, mais on ne le soupçonnait pas aussi gros que ça », raconte Luce Lafrenière Archambault, archéologue à la coopérative Artéfactuel.
Au total, les archéologues ont effectué cinq tranchées mécaniques. Ils croyaient initialement que la rotonde était située plus à l’est.
« Les mesures ne sont pas sur les plans de l’époque et les largeurs des rues ne sont plus les mêmes aujourd’hui », explique Julie Martin.
La rotonde a été démolie en 1909 pour être reconstruite plus au sud. Le site a alors été complètement nettoyé et recouvert, pour devenir un espace de triage avec des entrepôts. Quant au stationnement actuel, il a été construit en 1962.
Aucun artefact n’a été retrouvé…ni de restes humains.
« On n’a trouvé aucun ossement ici, ni aucune trace d’inhumation, ni aucune trace de cercueil », assure Luce Lafrenière Archambault.
Le mystère persiste autour d’un possible cimetière, mentionné dans un acte de vente en 1859.
« Il y avait beaucoup d’étrangers qui sont venus travailler ici. Il y en a qui sont décédés. Peut-être qu’ils n’étaient pas protestants ni catholiques, donc on a fait quoi avec eux? On les a enterrés sur les lieux. C’est la théorie que j’ai », affirme Bernard Dionne, un résident de Rivière-du-Loup qui est également chercheur et historien.
Des ossements auraient déjà été découverts dans ce secteur il y a environ 60 ans. « On n’a pas de spécialiste en 1963 qui a confirmé que c’était humain », nuance Julie Martin.
« Est-ce que les ossements existent encore? Avec l’ADN aujourd’hui, on pourrait peut-être en savoir plus », se questionne M. Dionne.
Le travail des deux archéologues aura coûté 25 000$ à la Ville. La facture exacte pour l’utilisation des pelles mécaniques n’était pas encore déterminée.
Comme prévu, le travail archéologique sera terminé ce vendredi. Ces vestiges vont simplement ensuite disparaître de nouveau sous la terre.