Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Des éducatrices en garderie marchent pour de meilleures conditions de travail

Publié le 3 juin 2021 à 17:10, modifié le 4 juin 2021 à 09:40

Par: CIMTCHAU

La pénurie de places en garderie continue de préoccuper. Le besoin criant d’éducatrices en CPE et en milieu familial fait aussi partie du problème. Un travail qui doit être davantage reconnu, selon plusieurs. Une marche s’est d’ailleurs tenue ce matin à Rivière-du-Loup, au CPE des Jardins-Jolis.

Plusieurs éducatrices de l’installation de la Clé des bois de la rue Frontenac ont défilé avec les enfants, dans le cadre de la Semaine des services éducatifs en CPE et en milieu familial. Les éducatrices en garderie et en CPE sont toujours en négociation de convention collective avec Québec.

« Qu’ils nous reconnaissent. Financièrement oui, mais qu’on soit reconnue. Au début de la pandémie, on était un service essentiel, et quand ça s’est mis à mieux aller, bien on n’était pas essentielles. Mais ce n’est pas normal », répond Mireille Lavoie, lorsque questionnée sur l’importance pour elle de marcher ce matin pour que sa profession soit reconnue à sa juste valeur.

Les finissantes de la technique en éducation à l’enfance gagnent le salaire le plus bas parmi tous ceux qui terminent une technique au cégep au Québec. Les éducatrices jouent pourtant un rôle majeur dans le développement de l’enfant.

« On prépare les enfants sommairement pour l’école. Au niveau intellectuel, on les accompagne au niveau des compétences sociales et comment interagir avec les autres. C’est des minis adultes », d’expliquer l’éducatrice.

Preuve du travail qu’il reste à accomplir, un sondage du mouvement Valorisons ma profession révèle que 47% des travailleuses de la petite enfance en CPE ou en milieu privé au Québec songent à quitter le métier d’ici 3 ans. Sur 3 660 répondants, plus de 93% souhaitent que leur salaire soit revu à la hausse à court terme.

Le problème n’en est pas seulement un de rétention, mais aussi d’attraction. Au Cégep de Rivière-du-Loup, le programme de techniques en éducation à l’enfance peine à recruter de nouveaux étudiants. Depuis l’année scolaire 2017-2018, le nombre d’étudiants inscrits est passé de 93 à 61, soit une baisse de plus de 34%.

« Les enseignants on peut faire tout ce qu’on peut, parler favorablement, encourager tout le monde, mais notre pire ennemi est le salaire. Puis je pense qu’elles le méritent vraiment. » – Karine Fortin, enseignante en techniques d’éducation à l’enfance au Cégep de Rivière-du-Loup

Enseignante au Cégep de Rivière-du-Loup, Karine Fortin croit que la profession a été dévalorisée avec l’arrivée de la maternelle 4 ans. Elle ajoute qu’une large portion de la population appelle encore les éducatrices des « gardiennes ». « Il y a au niveau de la population en général un peu une méconnaissance de leur rôle, puis jusqu’à quel point elles peuvent intervenir dans le développement de l’enfant », ajoute-t-elle.

Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, s’est dit confiant cette semaine que le salaire qui sera accordé aux éducatrices dans leur prochaine convention collective reflétera l’importance de leur travail auprès des tout-petits.