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Des droits compensateurs encore élevés pour le bois d’ici

Publié le 9 août 2022 à 07:32, modifié le 9 août 2022 à 07:32

Par: Louis-Philippe Morin

Le bois d’œuvre canadien est toujours soumis à une taxe compensatrice américaine. Une situation décriée par tous les acteurs du milieu forestier.

Les droits compensateurs sur le bois d’œuvre canadien viennent d’être revus à la baisse par le marché américain. Malgré tout, ces ajustements continuent de faire mal au marché du bois au Canada, au Québec… et aussi en Gaspésie.

Le département du commerce américain vient d’annoncer que les droits compensateurs s’élèvent désormais à 8,6%. Une diminution de près de 10% comparativement à décembre dernier où ce taux atteignait 17,9%. En gros, pour protéger le marché américain et les producteurs de bois du pays de l’oncle Sam, le gouvernement impose une taxe supplémentaire au bois canadien en vue de sa vente sur le marché américain. Une situation dénoncée par plusieurs, entre autres la Fédération des producteurs de bois du Québec. Ces derniers se réjouissent de la baisse annoncée, mais estime, du même souffle, qu’il faut en faire plus. C’est, du moins, ce que pense Vincent Miville, directeur général de la Fédération.

« Une baisse de taux est évidemment bénéfique sur les exportations expédiées aux États-Unis. Faut comprendre, tout de même, que le maintien d’une certaine forme de droits compensateurs, de taxes… est désagréable pour l’industrie forestière et pour tous les producteurs. »

La situation affecte, bien sûr, les producteurs de bois de la région. Ces derniers n’en ressentent pas immédiatement les coups, mais les scieries à qui ils vendent leur bois ne leur donne pas davantage que par les années passées. Si les droits compensateurs tombaient ou diminuaient davantage, les scieries pourraient se permettre de donner plus cher pour le bois des producteurs, elles pourraient aussi se moderniser et employer, du même coup, plus de travailleurs.

« Dans les faits, la baisse de taxes est bénéfique pour le secteur forestier dans son ensemble. Pour les scieries, en tant que telles, ça fait des scieries qui sont plus résilientes qui deviennent plus compétitives aussi sur le marché nord-américain. C’est un peu comme une épée de Damoclès qu’elles ont au-dessus de la tête, toutes ces formes de taxes-là. », ajoute monsieur Miville.

La Fédération des producteurs de bois du Québec continue de faire des représentations auprès des différents paliers de gouvernements pour que les choses changent rapidement.

« Si jamais il y a une entente négociée, ça serait intéressant qu’il y ait une exclusion pour tout ce qui est bois d’œuvre transformé à partir des forêts privées. Donc, récolté en forêt par des producteurs privés et envoyés à ces scieries-là. Dans la mesure où, on sait que les récriminations de la partie américaine sont par rapport au fait que la majorité du bois récolté au Canada vient des forêts publiques… on présuppose que ce bois-là est subventionné. »

En terminant, depuis l’imposition de ces droits compensateurs, les producteurs de bois canadiens ont perdu tout près de 7 milliards de dollars… et au Québec, on parle de plus de 1,5 milliard de dollars.