Des agriculteurs inquiets de traverser la voie ferrée
Publié le 24 mai 2022 à 17:02, modifié le 24 mai 2022 à 17:02
Des agriculteurs qui doivent traverser la voie ferrée pour accéder à une partie de leurs terres craignent pour leur sécurité, dans la région de Rivière-du-Loup. Des ponceaux qui appartiennent au CN sont en très mauvais état. Certains menacent même de s’effondrer.
L’agriculteur Francis Daris se demande bien comment son imposante machinerie pourra passer de l’autre côté du chemin de fer dans les prochains jours.
« Ce chemin-là, il va falloir que je traverse l’autre bord avec mon tracteur. Mais là je fais juste traverser avec mon quatre-roues et je me dépêche à le traverser parce que c’est quand même bizarre. On sent que c’est mou », constate celui qui est propriétaire de la Ferme Daris et fils.
Un problème qui a été signalé au Canadien National, qui est propriétaire de ces ponceaux en bordure de la voie ferrée. Le CN n’aurait toujours pas agit dans le dossier. Plusieurs agriculteurs au prise avec la problématique craigne qu’un accident survienne. Ils se demandent surtout qui serait responsable si une telle situation se produisait.
Un autre voisin vit le même problème. L’eau qui se trouve dans les fossés circule très mal à travers la canalisation qui rapetisse de plus en plus. Conséquence : les terres s’inondent au printemps.
« Nous autres dans le fond, ça retarde un peu les entrées dans les champs. Ça endommage nos cultures quand il y a du gel et c’est inondé sur les champs », relate Luc Malenfant, propriétaire de la ferme Les Arpents Verts.
Le CN aurait accepté de faire des travaux, à condition que ce soit les agriculteurs qui en défraient les coûts.Un non-sens pour l’Union des producteurs agricoles (UPA), comme ces ponceaux n’appartient pas à ses membres.
«Ce n’est pas vrai qu’un coroner va obliger le CN parce qu’il va arriver des morts et qu’on va leur dire faite ouvrage parce que ça vous appartient et non à nous les producteurs agricoles. Ils veulent qu’on prenne des assurances, qu’on paie leurs factures. Ils ne viennent pas payer les nôtres ! », exprime Gilbert Marquis, président de l’UPA du Bas-Saint-Laurent.
De son côté, le CN répond que ses « équipes ont débuté les inspections des infrastructures ferroviaires, incluant les ponceaux, dans le secteur de la MRC de Rivière-du-Loup depuis la fonte des neiges et elles demeurent en contact avec les propriétaires afin de discuter du résultat de ces inspections et des actions à prendre. » La compagnie ajoute qu’elle continue « à travailler en étroite collaboration avec les collectivités et les agriculteurs concernés afin de s’assurer que les ponceaux sous les passages à niveau sont sécuritaires. »
« Quant au partage des coûts, chaque situation est unique et déterminée par la réglementation applicable. Nous poursuivons les discussions », conclut le CN.