Dernière journée de grève du Front commun : au tour de Gaspé d’envoyer un message au gouvernement
Publié le 24 novembre 2023 à 08:16, modifié le 24 novembre 2023 à 14:19
Par: Louis-Philippe Morin
Aujourd’hui marquait la troisième journée de grève du front commun. Les syndiqués de la fonction publique ont participé massivement à un grand rassemblement à Gaspé. Ils étaient plus de 500 à envoyer un message clair au gouvernement de la CAQ.
Troisième et dernière journée de manifestation du Front commun des employés de la fonction publique. Et la solidarité gaspésienne ne s’effrite pas. En effet, un peu plus de 500 employés venus du monde de l’éducation, de la santé et des services sociaux ont défilé dans les rues de Gaspé. Le message est toujours le même.
« C’est sûr que la grève ce n’est pas évident et facile pour tous. Mais, les gens sont conscients de l’effort qu’ils doivent mettre et déployer afin qu’on puisse aller chercher de meilleures conditions de travail », lance Sébastien Pitre, trésorier de l’exécutif, APTS.
Parce que oui, ce sont d’abord et avant tout les conditions de travail qui motivent ces travailleurs à sortir pour trois jours.
« Il y a plusieurs enjeux : les enjeux de conciliation travail-famille, de précarité, de sécurité d’emploi, les conditions, que ce soit pour les employés de soutien, les profs au cégep, les profs au secondaire… », affirme Magalie Larochelle, professeur de sociologie au Cégep de Gaspé.
« Autant en santé qu’en éducation. En santé, les gens sont là pour soigner les gens. Nous, en éducation, on est là pour aider les jeunes à apprendre. On veut des conditions décentes, des conditions qui nous permettent de réaliser notre mission », ajoute ce professeur d’éducation physique à l’école secondaire de Gaspé.
Jeudi, le premier ministre Legault s’est montré ouvert à augmenter le rythme des négociations… en autant que les syndicats fassent preuve de souplesse dans leur convention collective.
CLIP LEGAULT
« Il veut de la flexibilité au niveau des conventions collectives. C’est exactement pourquoi on est en négociation présentement. Les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes veulent avoir de la prévisibilité d’horaire. Ils ne veulent pas être plus flexible sur les horaires. Ils veulent savoir quand est-ce qu’ils rentrent travailler, quand est-ce qu’ils sortent », se désole Pier Luc Bujold, président du SIIIEQ.
« Les syndicats, on représente la voix de nos membres et on porte ce que nos membres nous demandent. Les membres n’en peuvent plus de vivre ce qui se vit à l’heure actuelle. C’est bien beau de demander de la souplesse, mais on ne peut pas, non plus, accepter l’inacceptable. Et présentement, c’est ce que le gouvernement nous demande », ajoute Anne Bernier du STEEQ.
Sur le terrain, les employés de la santé et ceux de l’enseignement doutent que le gouvernement veule négocier de bonne foi…
« On espère qu’il y a une écoute, mais je pense que, présentement, le gouvernement semble faire la sourde oreille », soutient le professeur de sociologie.
« Présentement, ce qu’on vit, ce sont des sous-financements récurrents depuis plusieurs années. Il y a une pénurie de main-d’œuvre, on a plus de charges… Et quand on tombe au combat ou qu’on tombe malade, ça se répercute sur nos collègues et, malheureusement, sur la qualité des services qu’on donne. », insiste l’éducateur physique.
Ces trois jours de grève sont désormais terminés. Pour certains, c’est un soulagement, mais pour les différents syndicats, le combat n’est pas terminé. Le conciliateur nommé par le gouvernement devra multiplier les rencontres pour aboutir à une entente… car une menace de grève générale illimitée pend au bout du nez de la province.
« On est prêt à faire n’importe quoi pour se faire entendre auprès du gouvernement. Aujourd’hui, regardez la température, ce n’est vraiment pas plaisant… mais on s’est organisé pour tout mettre en place afin que la manifestation, la grève soit agréable avec tout le monde », termine cette travailleuse de l’hôpital de Gaspé.
Voyons voir maintenant si le gouvernement mettra en action ces promesses et négociera avec le front commun.