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Démolition imminente du barrage au lac Tinoute : les membres d’un club de pêche sonnent l’alarme

Publié le 29 mai 2024 à 16:51, modifié le 29 mai 2024 à 16:51

Par: Ariane Boyer

Les membres du club de pêche Tinoute, dans le Haut-Kamouraska, sont inquiets. Le ministère de l’Environnement prévoit de démolir un barrage centenaire au bord du lac Tinoute, une décision qui menace l’existence même du plan d’eau.

Clément Dubé, président du club Tinoute, exprime sa tristesse : « C’est très triste, ça fait depuis 40 ans mois que je suis membre ici. Et puis toute va s’envoler avec 2-3 coups de pelle mécaniques, il n’y aura plus de lac, plus rien. »

Le ministère de l’Environnement a déclaré que la démolition du barrage est urgente en raison de sa dangerosité. Depuis que le gouvernement a pris possession du barrage en 2017, aucun entretien n’a été réalisé. Le coût pour sécuriser la structure est estimé à 1,5 million de dollars, une somme que le ministère ne peut supporter.

Jérôme Dubé, secrétaire du club, explique : « Depuis 2017, il appartient au gouvernement et puis là, c’est eux autres qui décident, puis là la décision a été prise. Supposément d’urgence, parce qu’il était dangereux. »

Les membres du club Tinoute se sentent pris de court, n’ayant été informés du projet de démantèlement qu’en mai dernier. Christopher Lizotte, membre du club, témoigne : « Je suis ici depuis que je suis au monde. Mon père, mon grand-père sont membres et puis j’ai passé ma jeunesse et ma vie ici. Le barrage, je l’ai vu vieillir, je l’ai vu couler, je l’ai toujours vu faire son travail. »

Clément Dubé questionne le manque de budget alloué à la réparation : « J’ai demandé s’il y avait du budget. Ils n’ont pas de budget, ils disent qu’ils n’en ont pas. Mais ils ont pas mal de budget parce qu’il y a pas mal de machineries lourdes ici. »

Malgré leurs tentatives de contact avec le ministère, les membres du club craignent de perdre leur précieux lac. « C’est notre paradis à nous, » ajoute Jérôme Dubé. Le club a récemment investi 4000$ dans l’empoissonnement du lac, un effort qui sera anéanti par la destruction du barrage.

Christopher Lizotte conclut avec inquiétude : « Si on ne fait rien, le lac n’existera plus. C’est un lac qui va devenir une rivière. Le chalet là-bas va redevenir… Un camp en plein milieu d’un nid de moustiques. »

Les membres du club demandent au gouvernement de reconsidérer sa décision, soulignant de leur lac et de son milieu naturel. « Ce n’est plus important, les grenouilles, ce n’est plus important, les huards qui nichent ici, ce n’est plus important les canards, » s’indigne Clément Dubé. « Quand on écoute la télévision, souvent, il nous parle dans des reportages des milieux humides, des milieux humides. On en a un beau… et puis on va le perdre. »

La communauté attend avec anxiété une réponse du ministère, espérant que leur appel sera entendu.