Alors que les employés sont pratiquement impossibles à trouver, ces derniers ne comprennent pas pourquoi Ottawa a choisi de prolonger cette aide d’urgence.

Le gouvernement Trudeau a annoncé le 30 juillet dernier le prolongement à 54 semaines de la PCRE et des prestations pour les proches aidants, ce qui déçoit des commerçants.

« Personnellement, moi je trouve que c’est mauvais vouloir prolonger la PCRE, c’est sûr que ce n’est pas juste la PCRE, mais quand même ça là un très grand effet sur le personnel », selon France Roy responsable des Boutiques Pentagone pour l’Est du Québec.

« Normalement on opère la boutique à sept employés, incluant moi-même, présentement on est quatre », démontre Harry Stanley, concessionnaire quads de Gaspé.

Et alors qu’il est presque impossible de recruter, les effets de la PCRE se font aussi sentir auprès des employés déjà en place qui se disent épuisés.

« On est obligé de fermer le dimanche, car il manque de personnel et moi je fais trop d’heures, je ne peux juste plus fournir », confie Jennie Cléments, aide-gérante de la Boutique Pentagone de Gaspé.

Il y a de moins en moins de demandes d’emploi, les rares recrutements proviennent des fermetures des autres commerces.

« Pour recevoir des curriculums vitae, c’est très malheureux à dire, mais c’est d’autres commerces qui ferment leurs portes, ce qui vide nos centres d’achats », explique France Roy.

Des consommateurs sont choqués par ce phénomène.

« Je trouve ça quand même dommage pour les entreprises de la place. Ça leur permet d’avoir une paie assurée, sans devoir aller travailler », selon un client.

« Je pense que la prolongation, ça n’aide pas forcément.  C’est à chacun de prendre ses responsabilités, d’être citoyen et retourner au travail lorsqu’il le faut », nous dit un citoyen.

La prestation crée un confort chez les prestataires, mais à un inconfort chez les commerçants, selon une responsable de boutique.

« C’est pas mal plus payant pour eux de rester à la maison et de recevoir la PCRE. Ici à Gaspé, on a même été obligé de fermer la boutique une semaine complète par manque de personnel. J’ai une seule employée ici qui travaille sans arrêt toute la semaine », termine France Roy.

De son côté, Ottawa explique que plusieurs travailleurs et entreprises sont toujours au point de recommencer à fonctionner.