Dans ces deux rues de Baie-Saint-Paul, des terrains sont aujourd’hui vacants. D’autres s’ajouteront, alors qu’une dizaine de propriétaires ont reçu leur permis de démolition de la Ville. Le même objectif demeure : que le plus de propriétés soient restaurées.

La plus récente annonce de Desjardins pourrait faire très mal au projet, s’inquiètent de nombreux citoyens du secteur.

« C’est leur fonds de pension, c’est leur retraite qui part. Je trouve ça très inquiétant, je ne veux pas me retrouver toute seule dans la rue », insiste la résidente de la rue Saint-Joseph, Nathalie Houle, qui a effectué la rénovation de sa propriété.

Depuis le 1^er février, les acheteurs intéressés par ces maisons pourront obtenir seulement dans certains cas un financement, et ce à 65% maximum du prêt. De plus, la propriété doit être déjà immunisée ou être protégée par des mesures de protection (ex:  remblais, transparence hydraulique).

La nouvelle n’a rien pour rassurer des sinistrés déjà fragiles.

« Ça évolue de jour en jour. il y a des gens qui demandent la démolition et qui nous rappellent pour la retirer. Il y a beaucoup d’émotions à ce niveau-là », affirme le maire.

La Ville de Baie-Saint-Paul déplore la décision et espère que Desjardins assouplira ces règles. De plus, elle travaille fort afin que cette zone puisse avoir un statut unique.

« On veut que Baie-Saint-Paul soit considéré différemment que les autres zones inondables. On a quand même le soutien du gouvernement pour mettre en place des murs de protection et pour donner plus d’espace à la rivière. On travaille aussi pour immuniser les différentes résidences donc pour nous et pour les scientifiques qui nous accompagnent le risque serait différent », souligne l’élu.

Québec doit présenter son nouveau règlement encadrant l’aménagement du territoire en zones inondables au printemps. Baie-Saint-Paul compte plus de 300 résidences considérées en zones inondables.

« Nous sommes bien conscients de la préoccupation suscitée par la situation actuelle et maintenons un dialogue constant avec la municipalité ainsi qu’avec le ministère des Affaires municipales. Nous travaillons fort afin de trouver des solutions efficaces pour rassurer les résidents de la zone affectée », déclare la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa.

Vers un achat pour le Gîte au Clocheton ?

Malgré la situation décriée, des acheteurs se sont manifestés pour le Gîte au Clocheton. Il s’agit de la dernière option afin de préserver le bâtiment avec une haute valeur patrimoniale.  Les discussions entre la propriétaire et les potentiels acquéreurs se déroulent positivement.

« On a bon espoir de sauver le Gîte au Clocheton et d’éviter une démolition dans les prochains mois », indique Michael Pilote.

*Voyez le reportage complet de Jérôme Gagnon dans la vidéo ci–dessus*