Déchiqueter des vêtements… pour concevoir des coussins écoresponsables
Publié le 26 février 2025 à 17:28, modifié le 26 février 2025 à 17:32
Par: Catherine Pellerin
Les citoyens du Bas-Saint-Laurent se débarrassent de 2 750 tonnes de vêtements chaque année. Face à ce problème, la Maison le Puits à Trois-Pistoles a mis sur pied un projet novateur pour revaloriser les déchets textiles : transformer de vieux vêtements en différents types de coussins.
La friperie des Basques déborde de matériel, comme toutes les autres.
« J’ai rapidement pris conscience qu’on jetait énormément de textiles. J’ai exploré plusieurs avenues, pour en venir au fait qu’il fallait qu’on déchiquette, que ça devienne d’autre chose », raconte Isabelle Moffet, la directrice générale et développement de l’OSBL, qui a élaboré ce concept.
La Maison le Puits a donc fait l’acquisition d’un local, qui sera transformé en Éco Atelier. C’est à cet endroit que les travaux de couture seront effectués. Une déchiqueteuse a aussi été achetée. Cet équipement est le seul du genre dans la province actuellement.
« Dans l’Est-du-Québec, il y a zéro technologie pour les déchets textiles », affirme Mme Moffet.
Des chandails, des pantalons, des draps et même des peluches, qui ne peuvent être vendus, serviront à fabriquer une bourre, qui retrouvera à l’intérieur des coussins.
Ces derniers, qui seront vendus notamment sur un site web, pourront être utilisés pour des animaux, pour la maison, pour des garderies ou pour des VR. La housse, confectionnée à partir de tissus imperméables comme des manteaux, sera d’ailleurs lavable. Les fermetures éclair seront aussi récupérées sur des manteaux.
Les clients poseront donc à la fois un geste pour l’environnement et pour la communauté, car tous les profits serviront à l’OBSL, qui vient en aide aux plus démunis.
L’objectif est de produire environ 1000 coussins par année, qui pourront aussi être fabriqués sur mesure. La bourre pourra aussi être vendue séparément à des entreprises.
La directrice générale ne ferme pas la porte également à prêter sa déchiqueteuse à d’autres friperies ou organismes, qui voudraient aussi réduire leurs déchets textiles.
Moins de vêtements à la poubelle
L’organisme jette actuellement environ 30 tonnes de textiles par année. Ce virage vert lui permettra de détourner plus de 10 tonnes du site d’enfouissement.
« C’est un produit 100 % surcyclé, c’est un produit unique au Québec selon les recherches qu’on a faites », lance Isabelle Moffet.
« C’est un projet novateur au Bas-Saint-Laurent, mais aussi dans le Québec au complet. On espère devenir novateur aussi dans la sensibilisation, que notre population se rende compte de notre consommation textile », ajoute-t-elle.
Il s’agit d’un investissement d’environ 700 000$ sur trois ans. 3 emplois seront aussi créés.
Les locaux seront aménagés en avril 2025. Une 2e phase est par ailleurs envisagée éventuellement, avec la mise en place d’un atelier de couture communautaire.
Ce projet se démarque et pourrait d’ailleurs recevoir le Prix Initiative circulaire. L’organisme invite les citoyens à aller voter pour son initiative d’ici le 28 février.