Décès d’un garçon à Esprit-Saint : situation frustrante pour les paramédics
Publié le 6 janvier 2023 à 18:17, modifié le 6 janvier 2023 à 18:17
Par: CIMTCHAU
Pour les paramédics, les délais de réponses c’est le nerf de la guerre.
Lorsqu’on sait que les dix premières minutes sont névralgiques dans le cas d’un arrêt cardiorespiratoire, les 57 km parcourus par les paramédics pour porter assistance à un enfant en détresse ont été interminables. « Un sentiment d’impuissance, surtout quand on sait qu’on aurait pu améliorer le délai réponse », affirme le paramédic et président du syndicat de la Coopérative des paramédics du Témiscouata, Jacques Potvin. « On ne peut pas tous les sauver, mais si on peut donner tout ce qu’on peut donner au moins on a donné la chance égale à tout le monde », ajoute-t-il.
La découverture ambulancière suscite énormément de frustrations chez les paramédics. « Dans le secteur de Squatec, il faut voir qu’il y a seulement un véhicule qui est en horaire de faction, donc dès qu’ils ont un appel, ils sont en découverture. Même chose pour les secteurs de Transcontinental, Rivière-Bleue et Pohénégamook », indique le directeur général, Coopérative des paramédics du Témiscouata, Éric Bouchard.
Plusieurs mettent au banc des accusés la gestion des horaires et l’immobilisme de Québec. « Ça date de 89, pis c’est un entêtement du gouvernement qui s’entête à ne pas transformer les horaires », déplore Jacques Potvin. « Ça prend toujours des tragédies pour qu’ils s’ouvrent les yeux », affirme-t-il.
Pour changer les choses, les paramédics du Témiscouata continuent de militer pour l’instauration d’horaires à l’heure. « Les 7-14 ne sont pas dans leur véhicule, sont à leur domicile donc on ne peut pas les envoyer sur un déploiement dynamique », indique la président du syndicat. Un déploiement dynamique sur le territoire permettrait selon Éric Bouchard de sauver environ 25 minutes.
Le ministre de la Santé a réagi au décès du jeune garçon d’Esprit-Saint et a demandé un état de la situation au CISSS du Bas-Saint-Laurent. Du côté de la MRC du Témiscouata, le préfet, affirme qu’il appuiera les paramédics dans leurs démarches.
Pour la suite des choses, de nouvelles négociations pour la convention collective des paramédics CSN sont prévues au début de 2023. Jacques Potvin compte revenir à la charge et demander au gouvernement des changements pour éviter qu’une telle situation se reproduise à nouveau.