De l’âge de 6 à 15 ans, Guylaine Lebreux, a vécu l’enfer entre les mains indignes de sa propre parenté. Après près de 10 années à subir les abus sexuels de ses oncles, elle a finalement porté plainte. À la suite de quatre différents procès, elle a réussi à les faire condamner. Me Lebreux publie maintenant un livre. Elle veut raconter son histoire, mais aussi convaincre les femmes de l’importance de dénoncer les agresseurs sexuels. Elle veut aussi dénoncer un système judiciaire qu’elle considère ne pas être adéquat pour protéger les victimes de ces actes odieux.

C’est en 2010 à Grande Rivière, armée d’un enregistreur caché, que Guylaine Lebreux a réussi à obtenir les preuves pour envoyer ses agresseurs en prison. 8 ans plus tard, elle publie son livre : Debout devant ses agresseurs. Ce livre est pratiquement, un guide pour aider les femmes victimes d’agression sexuelle. Elle y dénonce également le système judiciaire.

«La sensibilisation, l’éducation n’est pas encore présent. Il devrait y avoir des formations . Les avocats devraient avoir des formations, les juges devraient avoir des formations pour être sensibiliser à toutes les conséquences qu’une agression sexuelle peut avoir sur une personne,» nous raconte Guylaine Lebreux.

Dénoncer son ou ses agresseurs. C’est la première étape du parcours de la combattante. Mais comme on le voit de plus en plus souvent dans les médias, la question pour la victime demeure : Est-ce qu’elle sera crue ?

«C’est la première chose : Est-ce qu’on va être crue ou sera pas crue ? Parce que je l’ai fait avec ma sœur Nathalie pour les procédures au criminel, et ça a été difficile,» explique-t’elle.

Autre obstacle, Me Lebreux n’a même pas pu compter sur le support de toute sa famille. Malgré les agressions sexuelles répétées de 4 de ses oncles et de deux autres membres de sa famille.

«Je me doutais que j’allais perdre toute ma famille en faisant ce type de plainte. Ce qui a été confirmé en fait parce que toute ma famille du côté paternel m’a renié et me renient encore aujourd’hui,» nous raconte-t’elle.

La femme qui est maintenant psycho-éducatrice reproche au système la lenteur d’exécution de la justice. Mais, elle reconnait le travail exceptionnel d’accompagnement des enquêteurs et de la procureure. Au terme du chemin, elle a gagné sa cause et Guylaine Lebreux a finalement retrouvé une certaine sérénité.

«Je comprends que ce n’est pas facile de dénoncer, ce n’est pas facile de se débarrasser de cette culpabilité et de cette honte, mais un coup que c’est fait, on va vers la voie du processus de guérison et ça, c’est excessivement libérateur,» conclu-t’elle.

Le livre sera disponible en librairies mercredi prochain. Espérons qu’il sera un outil efficace pour soutenir et aider ces victimes qui vivent encore dans l’ombre de leur agresseur.