Déboisement massif au KRTB : des citoyens inquiets souhaitent conscientiser la population
Publié le 9 mai 2022 à 17:28, modifié le 9 mai 2022 à 17:28
Par: CIMTCHAU
Le déboisement massif à Rivière-du-Loup, notamment dans le secteur du parc Cartier, en inquiète plusieurs. Des citoyens souhaitent conscientiser la population sur l’importance de protéger les espaces verts et demandent à la Ville de mettre en place des corridors fauniques.
Les arbres se font de plus en plus rares près de l’emplacement de la future école dans le parc Cartier. La construction d’un écoquartier dans le secteur amène aussi un déboisement massif, ce qui fait fortement réagir.
« Je trouve ça très triste parce que c’était mon coin refuge ici et plusieurs personnes à la retraite venaient marcher à cet endroit. Ces arbres-là doivent avoir plus que 25 ans et moi je réalise que si on en replante d’autres, moi d’ici ce temps-là… je n’existerai plus », explique Jocelyne Martin qui vit dans le parc Cartier depuis plus de 20 ans.
« Je trouve que la nature, c’est ce qu’il y a de vrai. L’autre fois, on a vu des petits chevreuils, des renards, des petites perdrix, mais là je vais les retrouver où ? Probablement plus jamais. On dit de l’avancement, mais à quel prix », ajoute-t-elle.
Pour Jean-François Vallée, un résident de La Pocatière, cet avancement se fait au détriment de la préservation de la nature.
« Je ne crois pas qu’il y a une réelle capacité à protéger l’entièreté de ces boisés. Je veux que les plus belles parties ne soient pas effacées à tout jamais. Ce qui m’a attiré dans la région du Kamouraska, ce sont les paysages, soit la combinaison entre l’agriculture et les forêts. Cet équilibre-là est en train d’être rompu », affirme celui qui vit également à Rivière-du-Loup.
« Ces déboisements qui sont nécessaires puisqu’on trouve qu’il n’y a plus assez de place pour construire des bâtiments au centre-ville, ça se fait au détriment des forêts », ajoute l’homme.
Respect de la nature
Jean-François Vallée n’est pas seul à se battre pour ces espaces verts qui ont grandement diminué dans ces dernières années. Pascale Gaudette, une citoyenne qui habite le parc Cartier depuis 2013 affirme qu’il y a du travail qui se doit d’être fait.
« Je pense que le développement durable pourrait être également un aspect à privilégier dans la couverture que Rivière-du-Loup peut donner à sa ville. Le but est vraiment de dire à la municipalité qu’il y a des façons de pouvoir amener un développement, mais en harmonie avec la nature », explique-t-elle.
Du côté de la Ville, on affirme que le périmètre du secteur urbain respecte le cadre établi par la réglementation en vigueur. Elle ajoute qu’elle est disposée à apporter des correctifs, au besoin, mais toujours en respectant les règlements municipaux. Une politique de l’arbre a d’ailleurs été mise en place à l’automne dernier, une initiative qui incite la plantation de nouveaux arbres à la suite d’un abattage.
« La politique de l’arbre actuellement c’est vraiment positif, mais on ne favorise que la plantation de 500 arbres, alors qu’actuellement il y en a certainement plusieurs milliers qui ont été des abattus. On sait que 23 petits arbres remplacent un arbre mature, alors définitivement la politique verte actuelle n’est pas à la hauteur de ce qu’on autorise comme déforestation », termine Mme Gaudette.
Ces citoyens conscientisés souhaitent se faire entendre et c’est pourquoi ils seront présents à la séance du conseil municipal de Rivière-du-Loup de lundi soir pour faire part de leurs inquiétudes aux élus.