Crise du logement: Ils devront vivre dans un terrain de camping
Publié le 18 mars 2021 à 17:23, modifié le 19 mars 2021 à 17:15
Par: CIMTCHAU
Une famille du secteur Newport, à Chandler, est une autre victime de la crise du logement qui frappe de plein fouet la Gaspésie. Alexandre Faubert et Julie Buteau envisagent de déménager dans une tente cet été, faute d’avoir trouvé un lieu où habiter alors que la maison qu’ils louaient vient d’être vendue. Ils lancent un cri du cœur afin que des décisions politiques soient prises pour enrayer le problème.
« Habiter dans un terrain de camping ça peut être le fun quand c’est un choix, mais quand ce n’est pas un choix, c’est autre chose » admet Julie Buteau.
« Ça fait pratiquement deux mois quʼon est en recherche constante. Tous les jours, je regarde tous les jours. Je ne nommerai pas les sites, mais je cherche partout », déplore le père de famille.
La famille n’a présentement qu’un seul revenu. Un parent doit rester à la maison pour s’occuper de ses filles. Aucune place en garderie n’est disponible avant 2022.
« On veut développer la Gaspésie, on veut développer la région. Il nʼy a pas de garderies. Il y a des emplois, ça, il nʼy a pas de problèmes, mais côté garderie, dans le fond… un couple seul peut sʼétablir ici, mais quelquʼun qui a des enfants, cʼest à y penser sérieusement, parce que cʼest problématique ».
« Il y a un enjeu de places en services de garde. Là ça devient très difficile pour nous dʼagir parce que la réglementation gouvernementale est très sévère, » admet la préfet de la MRC de Rocher-Percé, Nadia Minassian.
La pénurie de logements affecte non seulement des centaines de familles comme celle des Faubert, elle nuit également au développement économique de la région.
« Il y a eu une époque où on nʼavait vraiment pas cet enjeu-là, parce que tout le monde voulait quitter la région. Actuellement, on est dans une situation où les gens sont intéressés de venir en Gaspésie. On est populaire, il y a de lʼemploi. Et cette situation-là, on va trouver des solutions pour lʼalléger le plus possible », ajoute Mme Minassian.
Le taux d’inoccupation frôle le un pour cent dans la région. La MRC de Rocher-Percé cherche des solutions. Des incitatifs financiers sont envisagés pour encourager des promoteurs à construire des immeubles à logement.
« On a passé une résolution au conseil des maires, qui nous permettait dʼaller de l’avant avec une étude de marché. Ça va concrètement nous dire cʼest quoi le besoin en logements, et lʼobjectif est de permettre à des promoteurs dʼavoir cet outil-là en main pour être en mesure de bien calculer leur investissement ».
Julie Buteau est plutôt sceptique.
« Peut-être pour nous ça va être trop tard. Parce que ce nʼest pas demain que ça va se faire, quʼil va se construire des immeubles à logement ».
La famille songe déménager de nouveau en ville. Elle se donne encore quelques mois pour se trouver un nouveau logis.