Crise de la pêche : plusieurs envisagent quitter l’industrie
Publié le 29 janvier 2024 à 15:19, modifié le 30 janvier 2024 à 08:58
Par: Félix Côté
Le plan de transition vers la pêche au sébaste est synonyme de catastrophe pour les pêcheurs de crevette de la Gaspésie. Les nouvelles allocations de 10% des quotas qui leur seront réservés représentent 2 jours selon les pêcheurs. Plusieurs d’entre eux pensent à quitter l’industrie.
Pêche et Océan Canada a annoncé la réouverture de la pêche au Sébaste après 30 ans de moratoires. L’objectif est de régénérer les stocks de crevettes et de permettre aux crevettiers de pêcher autre chose. Toutefois les quantités allouées représentent seulement deux jours de pêche.
« C’était une part importante à long terme pour assurer la pérennité et la survie de notre flotte. Là, par contre, ce qu’on vient de faire c’est possiblement la fin de la flotte des crevettiers », explique le directeur de l’Office des pêcheurs de crevette du Québec, Patrice Élément.
À long terme la pêche au sébaste pourrait être viable selon Patrice Élément. La crise de la crevette est dénoncée depuis 2017 et aujourd’hui l’industrie entière de la pêche est en crise dans le golfe du Saint-Laurent. À court terme, selon les pêcheurs, il semblerait que l’annonce de vendredi n’ait servi à rien.
« Tous les intervenants, tous les acteurs du secteur des pêches sont interpellés et touchés par la crise qui plane sur leur secteur. Et on ne pense qu’à une seule espèce et seulement certains pêcheurs à la fois alors ça fait en sorte qu’on a des demi-mesures qui ne répondent pas vraiment aux problèmes qu’on a sur le terrain », déplore la député de Bloc Québécois de la circonscription Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia.
Les pêcheurs de crevette sont conscients que la ressource est en crise et ne s’attendaient pas à ce que les quotas augmentent. Après six mois de consultation faits par la ministre, l’ensemble des pêcheurs gaspésiens s’attendaient en revanche, annonce une stratégie globale et efficace avec des montants rattachés. Aujourd’hui ils ont l’impression que la crise est prise à la légère.
« À moment donné si on veut adopter une approche écosystémique qui va donner une gestion intégrée. Il va falloir sortir le politique des décisions qui sont prise », dénonce le directeur général de l’Association des Capitaines Propriétaires de la Gaspésie, Claudio Bernatchez.
Lors de son annonce, la ministre a déclaré que l’industrie navigue en eaux troubles en raison des changements climatiques. Les pêcheurs eux demandent une réponse claire.
« Est-ce que ça va être le retour officiel des bateaux de plus de 100 pieds dans le golf dans l’industrie qui avait réussi à se débarrasser dans le passé ? Si c’est ça l’intention du gouvernement fédéral de faire disparaître les flottilles de pêcheurs en tout ou en partie et de les remplacer par des bateaux de plus de 100 pieds. Bien, que ce soit dit ». lance Claudio Bernatchez.
Dans les dernières années, Pêche et Océan ont décrété des moratoires sur 5 espèces dans le golfe du Saint-Laurent. L’ensemble des pêcheurs de la Gaspésie dénoncent la gestion d’Ottawa et plusieurs envisagent de quitter l’industrie. Mais ils réclameront des compensations.