Crise agricole : un producteur sur 5 incapable de payer ses dettes
Publié le 28 mai 2024 à 17:44, modifié le 28 mai 2024 à 17:44
Par: Coralie Morency
L’augmentation du coût de la vie et l’explosion du taux d’intérêt continuent d’avoir des impacts dans le milieu agricole. Un producteur sur cinq au Québec serait incapable de payer ses dettes, selon l’UPA. Le portrait est sombre notamment au Bas-Saint-Laurent.
L’agriculture québécoise est en crise. De plus en plus de producteurs sont à bout de souffle. « C’est un peu difficile à dire si dans un an et demi ça va aller encore bien ou si je vais pouvoir supporter encore ma ferme », avoue la propriétaire des Petits régals des bois, Glennis Ouellet.
« C’est la passion qui nous fait vivre, mais la passion ne nous amène pas de salaire », ajoute la vice-présidente de l’Union des producteurs agricoles du Bas-Saint-Laurent, Julie Gagnon.
Ils doivent constamment jongler avec les caprices de la météo en plus de devoir gérer les problèmes financiers. « Au niveau des changements climatiques, c’est quelque chose qu’on contrôle plus ou moins, mais qui a une incidence directe sur notre revenu », affirme Jean-Philippe Charest, copropriétaire d’une ferme laitière dans Saint-Alexandre-de-Kamouraska.
Les producteurs demandent encore une fois à Québec de l’aide. Les normes environnementales sont de plus en plus lourdes pour les agriculteurs, qui y consacrent un temps énorme. « Tu peux changer tes méthodes de travail, mais en même temps ça a un coût et les coûts c’est toujours nous qui les assumons. Les coûts de production ne suivent pas. La lourdeur administrative s’il-vous-plait, baissez-nous ça ! », s’exclame Julie Gagnon.
Au Bas-Saint-Laurent, la situation est loin d’être rose. Elle serait même plus difficile qu’ailleurs au Québec. Julie Gagnon rapporte que les coûts de transport ne sont pas comparables avec ceux des régions situées au centre. « Si on n’a pas les moyens de subvenir à payer la moulée ou les soins vétérinaires, ça devient difficile pour le moral et financièrement ça ne nous aide pas », ajoute Glennis Ouellet, également représentante des fermes de petite taille à l’UPA.
Selon un sondage de l’UPA, ce sont 13% des entreprises agricoles qui envisagent de fermer leurs portes au cours des prochains mois. « Ça nous amène à nous poser des questions, puis à regarder nos manières de faire », mentionne Jean-Philippe Charest.
Plus que jamais, les citoyens sont invités à encourager les fermes d’ici. « C’est d’aller à l’épicerie et d’être conscientisé qui se fait beaucoup de belles productions et des produits de qualités », affirme ce dernier.