CPE : les places annoncées par le gouvernement sont insuffisantes
Publié le 9 février 2022 à 17:23, modifié le 9 février 2022 à 17:38
Par: CIMTCHAU
Dimanche dernier, le ministère de la famille a annoncé près de 14 000 places en garderie pour tout le Québec. De ce nombre, 144 places ont été octroyées pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. C’est beaucoup moins que ce que les intervenants en éducation à la petite enfance espéraient. La région avait déposé des projets auprès du ministère de la famille pour un total de 405 places. C’est toute une déception pour les gens du milieu et pour les familles en attente.
Cent quarante-quatre nouvelles places en garderie, ça ne sera pas suffisant. Les 76 places accordées à la Gaspésie et les 68 octroyées aux Îles-de-la-Madeleine ne répondront pas aux besoins actuels des familles.
« Ben, en fait, nous on estime à environ 400 pour la Gaspésie, ce qui est énorme. On pense que le ministère ne calcule pas de la même façon que nous les listes d’attente. (…) Nous, quand on calcule, je vous donne un exemple, à Bonaventure, on a 143 noms sur notre liste d’attente, le ministère, lui, ne calcule pas 143 noms, c’est en de ça de 80. (…) Donc, je trouve ça dommage que le ministère ne se fie pas sur son propre réseau » déplore Julie Dalpé, directrice générale des CPE de La Baie et présidente du Regroupement régional des CPE Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Madame Dalpé nous informe des projets qui ont été acceptés par le ministère pour les installations du CPE de La Baie. « Dans l’annonce qui a eu lieu dimanche, nous on a 21 places à Cascapédia-Saint-Jules, 21 places pour Saint-Alphonse puis on a un agrandissement de 13 places pour Saint-Elzéar. »
Malgré l’arrivée de nombreuses familles en Gaspésie ces deux dernières années, les plus gros projets de CPE ont été refusés. En fait, c’est 261 places qui ont été écartées par le ministère de la famille.
« C’est une logique que j’ai de la difficulté à saisir au ministère de la famille présentement parce que sur le lot de projets qui a été déposé, il y en a 7 qui ont été refusés dans la Baie-des-Chaleurs, donc je ne comprends pas, 7 projets refusés, pour moi, ça ne fonctionne pas. (…) Je pense que pour la réalité socio-économique de notre Gaspésie, de notre Bas-Saint-Laurent, des Îles-de-la-Madeleine, il faut avoir des places, c’est le filet social numéro 1.»
Le problème actuel des services de garde à l’enfance ne repose pas seulement sur la construction de nouveaux CPE et l’octroi de nouvelles places dans les installations existantes.
«On est en pénurie de main-d’œuvre au niveau des éducatrices formées, les écoles sont vides. Tous les CPE sont en demande. Demain, vous arrivez avec un diplôme d’éducatrice en garderie formée, vous êtes engagé en Gaspésie ou aux Îles-de-la-Madeleine, vous allez obtenir un poste assez rapidement », raconte Kent Denis, vice-président à la Fédération de la santé et des services sociaux affiliée à la CSN Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Même si la dernière annonce du gouvernement a causé une grande déception et qu’il y a encore de grands défis pour trouver de la main-d’œuvre, les intervenants en éducation à la petite enfance de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine ne baissent pas les bras.