Coupe forestière en altitude : Un oiseau en danger
Publié le 18 décembre 2023 à 15:28, modifié le 19 décembre 2023 à 09:22
Par: CIMTCHAU

Nous parlions la semaine dernière d’un groupe environnementaliste qui était préoccupé par plusieurs coupes forestières. Voilà qu’un regroupement dénonce des coupes forestières en altitude faites dans la région qui mettent en danger une espèce d’oiseau.
Un regroupement d’environnementalistes dénonce les coupes forestières faites en altitude dans les Chic-Chocs.
« Quand on fait des coupes totales en altitude, ce qui se passe, c’est que c’est très difficile pour la régénération », explique le porte-parole d’Environnement Vert Plus, Pascal Bergeron.
Selon le porte-parole du regroupement, les coupes auraient été faites par le Groupe Lebel, mais ordonné par le ministère des Forêts. Un travail qui passe facilement inaperçu…
« Quand on parle de coupe en altitude, ce sont des coupes en haut de 600 m d’altitude. Dans le cas qui nous occupe, c’est entre 700 et 850 mètres », indique M. Bergeron.
Ces coupes auraient pour but de régénérer les forêts. C’est pourtant l’inverse qui se produit, selon cet environnementaliste.
« Quand on laisse des arbres morts en place, ça coupe les intempéries et permet à une régénération de s’établir en dessous. Quand on enlève tout, quand on fait une coupe totale en altitude, le territoire est super exposé et la repousse a de la misère à reprendre »
La Gaspésie est l’une des seules régions ou l’on peut observer la Grive de Bicknelle, une espèce d’oiseau rare qui vit en altitude. Ces coupures pourraient signer son arrêt de mort dans la région.
« Elle vient nicher dans les vieilles sapinières. Le règlement prévoit qu’ils peuvent enlever 75 % en considérant que ce n’est pas affecté. C’est comme si tu me disais que t’enlèves les trois quarts des murs de ma maison et que j’ai encore un abri », explique le porte-parole d’Environnement Vert Plus.
Les environnementalistes affirment que le territoire ciblé par les coupes était un passage de caribous. Déranger l’habitat d’une espèce qu’on essaie de protéger, c’est un peu comme ramer contre le courant.
« Pour les conservationnistes, le lien est clair sur la possibilité qu’il y a là, mais pour le ministère, comme ce n’est pas sur la carte, ça n’existe pas. Sur la carte, des territoires hautement fréquentés par les caribous, ça n’existe pas », relate Pascal Bergeron.
Lorsque contacté, Groupe Lebel affirme que les ordres viennent du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et que c’est à eux qu’on doit s’adresser. Le ministère des Forêts nous réfère à celui des Ressources naturelles et des forêts. Celui-ci nous dit qu’il va traiter notre demande le plus vite possible, mais nous sommes toujours sans réponse.