Congrès de l’association québécoise de l’industrie de la pêche : les tarifs et les changements climatiques parmi les préoccupations
Publié le 17 janvier 2025 à 16:23, modifié le 17 janvier 2025 à 16:23
Par: Félix Côté
Le 46e congrès de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche a pris fin hier. L’évènement a permis aux différents secteurs de l’industrie de faire le point sur la dernière année.
Si vous avez suivi l’actualité vous n’êtes pas sans savoir que le président américain désigné prévoit d’importants tarifs sur les exportations canadiennes, ce qui inquiète notamment les crabiers et homardiers. La dernière année a aussi mis la lumière sur l’importance d’être proactif en ce qui concerne les changements de l’écosystème.
Si une baleine peut avoir un impact sur la fermeture de zone de pêche, l’éléphant qu’incarne Donald Trump pourrait faire couler le navire. L’association qui organise le congrès se veut rassurante, mais les pêcheurs s’attendent au pire.
« Les États-Unis n’auront pas le choix d’absorber un coût des tarifs. Mais c’est certain que nous ça nous affecterait. C’est certain pour la prochaine saison au printemps », explique le président de l’Association des pêcheurs de homard de la Gaspésie, Jimmy Lepage.
D’autres secteurs de l’industrie veulent miser sur la diversification pour mieux s’adapter aux crises comme celles qu’on a connu avec la crevette cette année.
« D’avoir des alternatives, pour faire en sorte qu’une entreprise de pêche puisse perdurer dans les moments où une ou encore quelques-unes de ses espèces ciblées dans ses permis vont mal », raconte le directeur général l’Association des Capitaines propriétaire de la Gaspésie, Claudio Bernatchez.
En ce qui concerne la résilience aux changements climatiques, autant les pécheurs que les scientifiques sont d’accord pour dire que le réchauffement des eaux apporte plus d’incertitude et que la ressource est moins abondante qu’auparavant. Pour mieux prévoir les changements dans l’écosystème, ils demandent plus de données scientifiques.
« Moi je m’attends à des progrès majeurs dans une période des 5 prochaines années, je m’attends à ce que les modèles prévisionnels du courant, de l’eau, de température et tout ça, vont s’améliorer », estime le professeur émérite de l’Institut des Sciences de la mer de Rimouski (ISMER), Émilien Pelletier.
De plus, selon le directeur général des capitaines propriétaires, le ministère des Pêches doit pouvoir traiter les données plus rapidement notamment concernant la gestion des prédateurs, comme le phoque ou le bar rayé.
« Là, on sait qu’il est là et en très grande quantité, et qu’il commence à avoir un impact. Ne répétons pas la même erreur qu’on a fait avec le phoque où on a su pendant très longtemps qu’il y avait un impact néfaste sur certaines des autres espèces de poissons en particulier », mentionne Claudio Bernatchez.
La ministre des Pêches, Diane Lebouthillier et l’Association québécoise de l’industrie de la pêche n’ont pu donner suite à nos demandes d’entrevues.