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Conflit houleux sur la mer : des pétoncliers intimidés

Publié le 19 juillet 2022 à 16:44, modifié le 20 juillet 2022 à 09:47

Par: CIMTCHAU

Des pêcheurs de pétoncles ont été attaqués en pleine mer par des homardiers à plusieurs reprises dans les dernières semaines. Ce harcèlement a forcé les pétoncliers à mettre fin à leurs activités et à se faire escorter par la GRC.

Chaque fois que Lyse Léger, pêcheuse de pétoncles de la Péninsule acadienne, est sortie en mer dans les derniers temps, les choses se sont envenimées.

À un moment, une quinzaine de homardiers ont entouré son bateau et l’équipage s’est alors fait injurier. Lyse Léger affirme même que certains homardiers ont percuté son embarcation. Son équipe et elle ont finalement dû être escortées au quai par un hélicoptère. « Le premier lundi il y avait une quinzaine de bateaux qui faisait le tour de moi. Puis le deuxième lundi c’était à peu près 14 ou 15, la même affaire », raconte Lise Léger, capitaine du pétonclier DAD.

Le conflit a éclaté parce que les pêcheurs de homards voulaient protéger leurs ressources. Selon eux, la pêche à la drague détruit les fonds marins et l’habitat du homard. La majorité des pêcheurs de pétoncles s’était d’ailleurs entendue pour cesser cette méthode pendant 3 ans. « Il y a 26 des 29 détenteurs de permis de pétoncles qui se sont mis d’accord à la fermeture de la pêche, le temps de trouver un engin de pêche qui serait alternatif, qui serait peut-être moins problématique. Puis il y en a 3 qui sont restés réfractaires, qui ne voulaient pas. D’où le conflit sur l’eau tout de suite », explique Luc Leblanc, porte parole de l’Union des pêcheurs des Maritimes.

Les pêcheurs de pétoncles sont tout de même bien en règle, et ils ont les permis pour pêcher dans cette zone. « Les 3 détenteurs de permis de pétoncles qui pêchent sont dans leurs droits, c’est important à souligner. Mais, ça va à l’encontre de la volonté de la majorité des pêcheurs de la zone », ajoute M. Leblanc.

Lyse demande aux autres pêcheurs de la laisser poursuivre ses activités sans dérangement, puisqu’elle a respecté toutes ses obligations. Des obligations qui sont onéreuses. D’autant plus que le permis ne lui octroie que quelques jours de pêche. « Il nous donne 10 jours, de 6 h à 6 h. Puis il n’y a pas de week-end. Il faut qu’il y ait une boite noire à bord qui coûte passé 3000 $, pis ben ton fuel, ton mangé et tes hommes. Puis là moi j’ai perdu deux jours », déplore Mme Léger.

Questionnée sur ses intentions, la pêcheuse a affirmé n’avoir aucun autre choix que de retourner en mer : « Je n’ai pas le choix de sortir parce que j’ai une petite fille de 8 ans qu’il faut que je supporte à la maison. »