« Je me retiens pour ne pas aller dans mon lit en petite boule et brailler!  C’est de même depuis samedi », débute David Bouchard, le locataire de la maison.

« Ce n’est pas des choses que des enfants devraient vivre », ajoute sa conjointe, Anabelle Roy.

Situation difficile pour David, Anabelle et leurs trois jeunes enfants. La famille est privée d’eau potable depuis trois jours. Le propriétaire actuel a vendu, il y a près de trois ans, le terrain et la grange adjacents à la résidence. Le puits artésien est situé sur ce terrain et n’aurait pas été inclus dans la servitude dans l’acte notarié. Il y avait pourtant une bonne entente entre la propriétaire du terrain et les locataires.

« Ça allait super bien, on se parlait quand on se croisait à l’extérieur », dit Anabelle Roy.

« On allait voir ses animaux dans l’étable et mes enfants allaient la voir et elle leur expliquaient pour les œufs », relate son conjoint David Bouchard.

Toutefois, le propriétaire de la maison a reçu une mauvaise surprise il y a une semaine.

« Il a été autant surpris que nous quand il a reçu la lettre qui disait qu’elle voulait couper l’eau à partir du 20 novembre, lundi passé », lance Anabelle Roy.

« Je me suis dit, voyons donc, il ne peut pas faire ça », ajoute son conjoint.

L’alimentation en eau du puits a bel et bien été coupée.

« Elle était déjà en chicane avec le propriétaire, elle s’est décidé en disant, bon c’est à moi je le fais », pense Anabelle Roy.

Le quotidien de la famille est grandement bouleversé.

« On ne peut pas se laver et on ne peut pas faire la vaisselle, on ne peut pas faire le lavage », explique David Bouchard.

« On y va minute par minute et même aller aux toilettes, c’est un exploit », rajoute Anabelle Roy.

Avec leur propriétaire actuel, ils ont tenté de trouver des solutions, envisageant même l’option de creuser un nouveau puits.

« Ils sont venus sur le terrain, ils m’ont dit que c’était impossible de faire ça, vu qu’on est en hiver », selon Anabelle Roy.

La situation a dégénéré. Les locataires se sont retrouvés au cœur d’un conflit et les policiers sont même intervenus.

« La SQ m’a confirmé que j’avais le droit d’y aller, j’avais entièrement le droit d’y aller », termine David Bouchard.

La servitude a finalement pu être reconnectée de façon temporaire cet après-midi pour que la famille ait de nouveau de l’eau potable…mais la mésentente avec la voisine est loin d’être réglée.