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Conflit de travail à la SAQ : des distilleries d’ici subissent les impacts

Publié le 8 décembre 2021 à 17:30, modifié le 9 décembre 2021 à 07:37

Par: CIMTCHAU

Les microdistilleries du Québec lancent un cri du cœur au gouvernement de François Legault, alors que les journées de grève des employés des entrepôts de la SAQ, en novembre, ont eu de lourds impacts sur l’approvisionnement. Le conflit de travail entraîne des pertes financières majeures à la distillerie Fils du Roy de Saint-Arsène.

« Les tablettes SAQ sont pratiquement vides, alors que nos entrepôts, dans les distilleries du Québec, sont pleins », lance d’entrée de jeu le propriétaire, Jonathan Roy.

Les employés des entrepôts de la SAQ ont fait la grève pendant trois jours en novembre dernier. Trois jours qui changent tout pour les microdistillateurs, qui peinent encore à trouver leurs produits sur les tablettes.

« On ne veut pas s’immiscer dans la grève. Les employés de la SAQ ont le droit de faire la grève. Nous, ce qu’on se rend compte, c’est qu’on est pris en otage dans cette grève-là. » – Jonathan Roy, propriétaire de la microdistillerie Fils du Roy

Le problème va plus loin. D’autres journées de grève ne sont pas exclues, puisque le conflit de travail n’est toujours pas réglé. Les options pour vendre les produits autrement qu’à la SAQ sont très limitées.

« Nos microdistilleries n’ont pas le droit de vendre directement dans les restaurants, pas le droit de vendre directement à domicile, pas le droit de livrer des bouteilles au Québec. On n’a pas le droit non plus d’être présent dans les marchés publics », explique M. Roy.

Le propriétaire voit déjà son profit fondre à l’horizon. Les ventes du temps des fêtes représenteraient la moitié des revenus annuels.

« La majorité des distilleries vont finir l’année avec de grosses pertes financières. On parle d’entre 30 et 50% de pertes financières comparativement à l’année dernière », analyse-t-il.

La situation est également difficile à la toute nouvelle Distillerie Témiscouata, qui souhaitait lancer ses premiers produits à la SAQ avant la fin de l’année. Le plan d’affaires devra être complètement repensé.

« Avec les discussions qu’on avait eues, on était supposé rentrer à la mi-décembre pour être sur les tablettes. Avec ce qui est en train d’arriver avec la grève à la SAQ, on s’attend à repousser cette échéance-là à janvier, peut-être même février », se désole le directeur général, Michaël Fortin.

Les microdistillateurs souhaitaient obtenir une rencontre d’urgence avec le gouvernement Legault et ont appris en fin de journée qu’ils pourraient s’entretenir avec une équipe du ministère de l’Économie, dès demain. Ils ont déjà préparé une série de demandes.

« D’ici Noël, on aimerait pouvoir vendre directement dans les restaurants, dans les bars. C’est notre demande la plus urgente. On aimerait également enlever la taxe de 52% qui est réservée uniquement aux distilleries et pendant qu’on est dans le temps des fêtes, on aimerait bien pouvoir se présenter dans les marchés publics », espère-t-il.

Par courriel, une attachée de presse au cabinet de la ministre déléguée à l’Économie a tempéré les attentes.

« Il s’agit d’une situation temporaire et la SAQ priorise actuellement les produits québécois pour assurer un retour à la normale. À l’heure actuelle, les ventes ont plus que doublé par rapport à la même période l’année dernière. De plus, tous les distillateurs québécois sont payés 15 jours suivant la réception des commandes à nos entrepôts. Il est prévu que près de 131 000 caisses de spiritueux québécois seront dans le réseau de succursales de la SAQ d’ici la fin de la semaine », écrit Romane St-Laurent.