Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Compensation carbone : la ferme Denis-St-Pierre devient pionnière au Bas-Saint-Laurent

Publié le 19 novembre 2024 à 17:24, modifié le 19 novembre 2024 à 17:24

Par: Communique de presse

Le 11 octobre dernier, un premier projet de compensation carbone en milieu agricole a été complété au Bas-St-Laurent par Arbre-Évolution et le Groupe Pousse-Vert sur les terres de la Ferme Denis-St-Pierre inc. à Saint-Arsène. L’activité s’est déroulée dans le cadre du programme Carbone riverain, une initiative visant la plantation d’arbres et d’arbustes près des bandes riveraines des champs cultivés.

Carbone riverain, un programme axé sur la conservation et la biodiversité

Depuis 2021, Arbre-Évolution propose d’utiliser le marché volontaire du carbone comme levier financier afin de protéger les bandes riveraines en milieux agricoles. « Nous sommes actifs sur le marché du carbone depuis 2014, via notre premier programme, le Reboisement social. Nous plantons aussi des arbres chez les agriculteurs depuis 2010. Nous avons donc l’expertise pour déployer Carbone riverain », explique le coordonnateur d’Arbre-Évolution, une coopérative de solidarité basée à Saint-Jean-Port-Joli, Simon Côté.

Interpellé par la dégradation constante de la qualité de l’eau, au Québec comme ailleurs, mais aussi par la perte drastique de biodiversité à tous les niveaux, Arbre-Évolution propose un système agroforestier de deux rangées d’arbres entre le 3e mètre et le 8e mètre à partir de la ligne des hautes eaux d’un cours d’eau. Comme la loi empêche les agriculteurs de cultiver à moins de 3 mètres du cours d’eau, le programme Carbone riverain étire le boisement de 5 mètres additionnels dans le champ, créant ainsi de plus grands corridors fauniques et écologiques.

Une première dans le Bas-St-Laurent

C’est en début d’année, suite à une conférence donnée par Arbre-Évolution lors des Journées agricoles du Groupe Pousse-Vert, que les esprits se sont rencontrés. « Nous travaillons avec beaucoup d’entreprises agricoles qui désirent développer de nouvelles approches. On parle du marché du carbone depuis quelques années, mais les projets tangibles et concrets se font rares. Carbone riverain a été l’occasion idéale pour bâtir une collaboration et réaliser un premier projet dans notre région », raconte la conseillère en agroenvironnement pour le Groupe Pousse-vert, Annie Dubé.

C’est d’ailleurs ce groupe qui a mis en lien la Ferme Denis-St-Pierre et Arbre-Évolution, en plus d’exécuter les travaux de plantation. « On aime être proactifs et innovants. Pour nous, Carbone riverain, ça représentait une belle opportunité d’explorer le marché du carbone. On a décidé de commencer avec une superficie d’un demi-hectare », explique le co-propriétaire de la ferme laitière familiale qui compte plus de 130 vaches, Steve St-Pierre. « On souhaite aussi être conséquent pour préserver la nature, mais les marges sont très minces en agriculture, et on ne peut pas assumer tous les coûts. Carbone riverain couvre tout, en plus d’offrir un dédommagement substantiel. », ajoute M. St-Pierre.

Conservation à perpétuité et crédit-carbone de haute qualité

Le montant offert à l’agriculteur par Carbone riverain était de 24 000 $/ha cet automne. En contrepartie toutefois, l’entreprise agricole doit signer une servitude de conservation à perpétuité, ce qui permet de garantir la séquestration pour les acheteurs de crédit-carbone. « Pour nous, c’est une première entrée dans l’univers de la compensation de CO2, et nous sommes ravis de constater que ça peut donner des résultats concrets, ici, au Québec. On sent que notre investissement va droit au but », ajoute Carole Normand, directrice des opérations de la Salle Albert-Rousseau, qui est le plus important client du projet de la Ferme St-Pierre avec 258 tonnes de CO2.

Les autres clients sont également des organisations et PME Québécoises, comme Brulerie Faro, Prana et Multicolore. « Nous tenons à remercier l’équipe de la Ferme et celle du Groupe-Pousse Vert. Ce projet démontre qu’il y a de belles collaborations à développer avec les groupes conseils et leur membre. Chapeau également à tous les partenaires financiers qui rendent tout ça possible ! », conclut Simon Côté.