Commerce interprovincial : manque de souplesse pour le N-B et le Québec
Publié le 5 février 2025 à 16:48, modifié le 5 février 2025 à 16:48
Par: Mylene Thomas
Alors que l’incertitude règne actuellement avec les États-Unis, des intervenants soulignent l’importance de resserrer nos liens économiques au Canada. Pourtant, le Nouveau-Brunswick et le Québec demeuraient, en 2023, les provinces les plus fermées au commerce interprovincial, selon l’Indice de leadership provincial. Et il semble que ce soit toujours le cas, en particulier dans le domaine de la construction.
Cette entreprise d’Edmundston spécialisée dans la plomberie, le chauffage et la ventilation peut travailler avec le Maine ou la Nouvelle-Écosse, mais ne réalise aucun contrat avec le Québec « au bout du compte ce sont les mêmes accréditations : un plombier au Nouveau-Brunswick un plombier en Alberta c’est la même chose donc il n’y a pas de raisons qu’on ne serait pas capable de faire ça inter provincial entre le NB et le Québec » a expliqué Justin Beaulieu, directeur général chez Beaulieu Plumbing and Mechanical à Edmundston. « On veut limiter la concurrence de l’extérieur de la province, des règlements qui font en sorte qu’il faut être membre de certaines sociétés certaines organisations pour pouvoir opérer » a indiqué Pierre-Marcel Desjardins, économiste et professeur à l’Université de Moncton.
Malgré les demandes de clients potentiels «il y a beaucoup de monde du Témiscouata qui est venu nous voir et aurait aimé avoir des installations de nous autres on ne peut pas y aller » a relaté Justin Beaulieu. « Ici à Dégelis des plombiers il y en a pas faut aller à Rivière-du-Loup faut se déplacer tandis qu’on est 20 Kilomètres qu’on pourrait les utiliser» a précisé Gustave Pelletier, le maire de Dégelis, au Québec.
Cet entrepreneur construit des maisons modulaires à Edmundston et développe un projet à la frontière québécoise. En revanche, il est forcé de s’adapter aux règlements « ça nous prend des permis de construction quand on arrive sur le chantier au Québec donc je ne peux pas prendre mes employés du Nouveau-Brunswick pour venir faire les installations au Québec ça me prend des entrepreneurs au Québec pour faire mes installations » a commenté Scott Philippe, entrepreneur.
Plusieurs appellent donc à plus de souplesse pour permettre ainsi de répondre au manque de main-d’œuvre « il va falloir qu’il y ait des barrières qui tombent ça va nous aider » a ajouté le maire de Dégelis. Selon l’économiste, «ça réduirait les coûts d’opération pour les entreprises ça pourrait améliorer la qualité des services ça offrirait des opportunités pour certaines entreprises, contribuer à la croissance économique canadienne». « Ouvrir un peu ces frontières-là pour travailler ensemble des plus grands projets pour avoir accès à plus d’employés d’une province à l’autre » a déclaré Scott Philippe.
En 2024, selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, les deux provinces arrivaient au sommet en ce qui concerne le nombre de barrières interprovinciales, avec une trentaine d’exceptions dans l’accord de libre-échange canadien.