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Climat de travail difficile pour les élus : Pierre Tremblay quitte son poste

Publié le 5 mars 2024 à 10:46, modifié le 5 mars 2024 à 17:25

Par: Jérôme Gagnon

La vague de démissions d’élus au Québec touche désormais Charlevoix, alors que le maire des Éboulements a annoncé, lundi soir, son départ de la politique. Pierre Tremblay quittera officiellement ses fonctions le 25 mars épuisé du climat de travail. 

Le poste de préfet de la MRC de Charlevoix devra aussi être pourvu. Le maire, qui était en voie de compléter son troisième mandat, a justifié sa décision par un ensemble de facteurs. Ses récents problèmes de santé et son rôle de préfet n’a rien à voir avec son départ. Or, l’ambiance au sein du conseil municipal et les nombreuses remarques désobligeantes à son sujet ont fait pencher la balance. Ce type de commentaires proviendraient aussi d’un « réseau underground » au sein de la municipalité, a-t-il spécifié.

«Ces commentaires minent continuellement la crédibilité des décisions, véhiculent de la désinformation et peuvent même occasionner au niveau des élus un climat de suspicion, d’insinuation et de méfiance. », mentionne l’élu.

Lundi soir, lors de l’annonce de sa démission, Pierre Tremblay a partagé trois remarques reçues au fil des derniers mois.  Parmi ceux-ci, des commentaires xénophobes et une menace.

« À l’occasion d’une rencontre virtuelle dont je suis membre comme citoyen, où je suis intervenu comme maire et préfet à la suite d’une demande d’un dirigeant sur un sujet qui porte litige, et dont le niveau d’émotion était assez élevé, un membre a pris la parole pour me dire, et écouté bien ça, qu’il me rendrait visite pour mieux me faire comprendre le bon sens. », a-t-il raconté durant ses explications.

Devant ce climat particulièrement difficile, le maire, qui terminera son mandat à la fin du mois, dit s’offrir un cadeau, alors qu’il aura 75 ans le 24 mars.

Un appel pour une formation obligatoire

M. Tremblay demande à la ministre des Affaires municipales qu’une formation obligatoire soit imposée pour l’ensemble des nouveaux élus à la suite des prochaines élections municipales.

« Je me suis lancé en politique pour travailler pour le bien commun, cette affirmation devrait être l’unique raison qui justifie de se présenter en politique. Malheureusement, ce n’est pas le cas ici comme ailleurs selon moi. La municipalité existe pour donner des services en fonction des besoins de sa population et non une vision particulière », a-t-il soutenu.

La nouvelle a attristé plusieurs maires de la MRC de Charlevoix, qui devront statuer sur son remplaçant comme préfet.

« Il va falloir un jour ou l’autre que ces gens-là qui font de l’intimidation au sein même des conseils municipaux ou à l’extérieur ne gagne pas à chaque fois. C’est une défaite encore une fois pour les élus », déplore le maire de Baie-Saint-Paul, Michael Pilote.

Le maire des Éboulement dit quitter la tête haute. Il a d’ailleurs un conseil pour son successeur.

« Ce n’est pas juste de dire qu’on connaît les lois, il y a de l’humain là-dedans puis dès qu’il y a de l’humain, il y a des conneries », dit-il.

Pierre Tremblay s’ajoute aux 741 élus, qui ont quitté leur poste depuis les élections municipales de 2021