Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

CISSS de la Gaspésie : une cure d’amincissement de 40,7 millions de dollars

Publié le 19 novembre 2024 à 15:22, modifié le 19 novembre 2024 à 15:22

Par: Louis-Philippe Morin

Dans un effort pour résorber le déficit des Centres intégrés de Santé et de Services sociaux de la province, Québec demande un effort à tous les CISSS, incluant celui de la Gaspésie… On parle d’éliminer 40 millions au CISSS de la Gaspésie. Une tâche qui demande des acrobaties comptables, mais ne doit pas être faite au détriment des travailleurs et des patients des établissements de santé de la région.

Le Centre intégré de Santé et de Services sociaux doit trouver le moyen, avant la fin de mars prochain, de couper 40,7 millions de dollars… en résorbant sa dette. Les ordres viennent de Santé Québec qui demande à tous les CISSS de la province de présenter un déficit zéro. Un travail colossal attend tout le monde, mais en particulier les gestionnaires.

« On y va avec les axes les plus faciles au départ… Le premier, c’est de la rigueur. Revoir tout ce qui… Nos façons de faire au niveau administratif, de manière à assurer qu’on dépense très bien notre argent et les budgets que nous avons », lance Martin Pelletier, le président-directeur général du CISSS local.

Le PDG promet de ne pas toucher aux services offerts aux usagers et croit que des mesures de resserrement pourront suffire à endiguer le précipice.

« On ne pourra pas tout faire en même temps. On est dans cet état d’esprit-là. C’est un objectif ambitieux, mais qui nous permet une opportunité de revoir nos façons de faire… Qui concorde avec l’arrivée de Santé Québec. On voit ça de façon optimiste », poursuit monsieur Pelletier.

Les gestionnaires régionaux espèrent pouvoir remplir les demandes de Santé Québec, mais avouent être aux prises avec un problème différent de la majorité des CISSS de la province, la main-d’œuvre privée… qui compte pour 75 % du déficit projeté.

« Ce n’est pas quelque chose dont on peut s’affranchir rapidement. Ce personnel-là est réparti, partout dans nos services (…) Le retrait de la main-d’œuvre, indépendante, du jour au lendemain, dans certaines équipes, causerait une rupture de service total », précise le PDG.

Les gestionnaires du CISSS ont bien des solutions… Mais, sur le plancher, les employés sont à bout de souffle et voient venir ses compressions d’un mauvais œil…

« Il ne faudrait pas que ces restrictions budgétaires-là, non plus, viennent mettre à mal l’esprit du personnel soignant et qu’on se retrouve dans un gouffre important de manque de main-d’œuvre, qui ferait, indirectement, des baisses de service », affirme Pier Luc Bujold, président du SIIIEQ.

Rappelons que c’est la nouvelle directrice de Santé Québec, Geneviève Biron, qui a exigé ces compressions budgétaires… et donné un si court laps de temps…

« On ne se le cachera pas, c’est complètement déconnecté d’avoir des objectifs de récupérer 40 millions en moins de trois mois », soupire le président du syndicat.

À partir du premier décembre prochain, les gestionnaires des CISSS devront répondre directement à Santé Québec. Pour plusieurs régions, comme la Gaspésie, cette nouvelle façon de faire permettra de négocier plus facilement des ententes selon le territoire qu’ils ont à gérer.

« Le gros morceau, c’est vraiment de dire… On va nous donner une certaine autonomie qui vient avec des responsabilités, mais on est capable d’en prendre. Ça, de ce côté-là, ça ne nous fait pas peur », termine monsieur Pelletier.

En attendant de meilleurs jours, la cure d’amincissement risque de faire mal… et la pilule est dure à avaler…