Cime Aventures devant les tribunaux pour défendre le droit de naviguer
Publié le 3 avril 2023 à 19:16, modifié le 3 avril 2023 à 19:17
Par: Patrick Giguère

C’est demain que débute officiellement le procès de Cime Aventures contre le procureur général du Québec. L’entreprise récréotouristique désire faire invalider l’autorisation de commerce qui lui impose des restrictions de navigation sur la rivière Bonaventure.
Le bras de fer entre l’entreprise qui organise des descentes en kayak et en canots sur l’un des plus beaux cours d’eau du Québec, la rivière Bonaventure, et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parc débutera officiellement demain.
Lors des trois jours d’audience, qui se tiendront au palais de justice de Montréal, Cime aventures veut faire annuler le contrat qu’elle a signé avec le ministère à l’été 2021. Celui-ci limite le nombre d’embarcations qu’elle peut utiliser par jour sur la rivière. L’entreprise plaide que le droit à la navigation est de juridiction fédérale et le Québec ne peut restreindre ses activités à cet égard.
On se souvient que la cohabitation sur la rivière entre pêcheurs, riverains et différents utilisateurs avait été difficile dans les dernières années et qu’il y avait eu des frictions. Pour l’instant, l’ordonnance de sauvegarde permet à l’entreprise de mettre à l’eau 260 embarcations sur la rivière, plutôt que les 220 qui sont stipulés dans l’entente. Un litige qui pourrait faire jurisprudence selon des experts.
La biologiste et directrice générale à la Fédération québécoise pour le saumon atlantiqueest convaincue que le débat fera couler beaucoup d’encre.
« Je pense que tout le dossier entourant ce qui se passe sur la rivière Bonaventure va entraîner beaucoup de questions. C’est certain qu’il y a des questions super précises qui vont être discutées, réfléchies et où on aura assurément des réponses à l’issue de cette procédure-là. Mais nous ça nous a aussi amené à avoir une réflexion plus globale sur le développement des activités récréatives sur les rivières à saumon», a indiqué Myriam Bergeron.
Cime aventures n’a pas souhaité commenter le dossier sur le fond. Dans un courriel, sa directrice générale, Élodie Brideau, a assuré qu’elle a toujours agi de bonne foi dans le respect des lois et qu’elle allait continuer de le faire une fois qu’il y aura un jugement.