L’incident s’est produit au camping du vieux quai de Saint-Omer. Anne Babin était à l’extérieur de sa roulotte quand elle a réalisé que son chien était rendu à la table de pique-nique de ses voisins. Elle a donc récupéré son chien dans ses bras. En voulant retourner à sa roulotte, elle est passée devant le grand Danois de sa voisine, tenu en laisse. C’est là que tout s’est déclenché. « C’est à ce moment que la bête s’est levée debout pour me sauter dessus et m’arracher mon chien des bras. Elle l’a pris dans sa gueule, lui a broyé le thorax, percé le cœur et l’a rejeté au sol », se remémore la maitresse.

Le danois agressif en était à son troisième évènement de violence. Pourtant aucune plainte n’avait encore été déposée contre lui. « S’il y avait eu des plaintes de déposées à ce moment-là c’est sûr que le protocole d’intervention aurait été démarré plus tôt et peut-être que ça aurait pu sauver la vie de la petite Léa », déplore Mia Sainte-Marie, présidente du Réseau de protection animal de la Baie-des-Chaleurs.

Anne Babin, la maitresse de Léa est encore trop touchée par l’évènement pour s’exprimer devant la caméra. Elle tient toutefois à partager son histoire, dans l’espoir de conscientiser les propriétaires à respecter les règles en vigueur et à dénoncer les actes d’agression. « Nous vivons dans un petit milieu où tout le monde se connaît et craint de “faire de la chicane”. Faut-il attendre qu’un chien s’en prenne à un enfant, un humain pour agir ? J’ai été attaquée par ce chien et c’est ma petite Léa qui est morte », raconte Mme Babin.

Les médecins et médecins vétérinaires sont tenus par la loi de déclarer les incidents de morsures. Par contre, rien ne force les particuliers à porter plainte. « Même si la morsure n’est pas mortelle ou pas assez grave pour se rendre à l’hôpital ou à l’hôpital vétérinaire, c’est important de signaler ces morsures-là, de faire des plaintes. Le mot plainte ça fait souvent peur aux gens, mais dites-vous que c’est un signalement. On signale que le chien a eu un comportement inadéquat », explique Mme Sainte-Marie.

La dame a porté plainte à la ville de Carleton, mais la situation est complexe. Le chien a été renvoyé à son éleveur, situé à Gaspé. « Cet élevage-là n’est pas sur le territoire de la ville de Carleton-sur-Mer, il est plutôt à Gaspé. Donc, c’est particulier, mais présentement la ville de Gaspé est au fait de cette situation-là et c’est à eux de gérer le chien et de déterminer s’il s’agit, oui ou non, d’un chien dangereux », rapporte le maire suppléant de Carleton, Jean-Simon Landry.

Les intervenants sont présentement en attente du rapport vétérinaire pour décider du sort du Danois. La réglementation prévoit plusieurs niveaux d’intervention, selon le degré de dangerosité de l’animal.