Chasse au phoque : beaucoup de pain sur la planche
Publié le 26 février 2024 à 15:49, modifié le 27 février 2024 à 10:20
Par: Félix Côté
L’industrie des pêches vit une crise liée notamment aux changements climatiques. Une partie de la solution résiderait dans la chasse aux phoques
Un phoque adulte peut manger à lui seul 1 tonne et demie de poissons et de crustacés par année. On compte présentement plus de 360 000 phoques gris dans le golfe du Saint-Laurent, ce qui représente une menace directe à l’industrie des pêches.
« Ça, pour moi ce sont de nouvelles opportunités qu’on doit développer dans le milieu et on travaille actuellement avec tout le monde donc si je suis capable de manger du bœuf, je suis en mesure de manger du phoque », déclare la ministre des Pêches et Océans Diane Lebouthillier.
Selon l’association des chasseurs de phoques, une importante planification sera nécessaire en amont, en commençant par la modification de la réglementation fédérale. Selon l’organisation, présentement, la chasse est trop réglementée, ce qui leur permet seulement d’atteindre 5% des quotas.
« Rendre ça beaucoup plus simple au niveau des zones, des temps de chasse, de l’âge que l’on peut chasser les phoques, il faut mettre ça le plus simple possible et encore là ça sera complexe », explique le directeur de l’Association chasseurs de phoques, Gil Thériault.
Au Québec, aucune entreprise ne s’occupe de transformer l’ensemble des composantes de la viande qui est difficile à conserver à long terme. Les chasseurs de loup marin s’entendent pour dire que la transformation et la mise en marché devront se faire de manière uniforme pour bien vendre les produits et éviter les pertes inutiles.
« Ce qu’il va falloir faire, c’est d’avoir des centres intégrés qui vont développer des expertises, d’accompagner les chasseurs envers une récolte de produits de qualité. Ensuite ils devront diviser le phoque dans son entier, c’est-à-dire, la peau, la graisse, la viande, les crânes, les griffes, les dents, etc », démontre M. Thériault.
Il y a aussi un marché à développer partout au Québec. Heureusement, la curiosité des épicuriens pour cette viande est bien présente.
« Ça devient la viande de plus c’est fou responsable que tu ne mangeras jamais de ta vie. Ensuite, ça sera la charcuterie avec les valeurs nutritives les plus appréciables que tu n’auras jamais mangées non plus. En raison de son taux de faire, de protéines et son taux de gras qui est quasi inexistant », mentionne le co-propriétaire de la boucherie côte à côte, Réjean Vigneau.
La ministre Diane Lebouthillier se rendra aux Îles-de-la-Madeleine pour rencontrer l’association des chasseurs de phoques jeudi. Rappelons également que la présence massive du phoque attire son plus grand prédateur, le requin blanc.