Chasse à l’orignal: une bonne récolte, malgré les changements climatiques
Publié le 25 octobre 2022 à 12:14, modifié le 25 octobre 2022 à 12:20
Par: Patrick Giguère
Plusieurs chasseurs ont pu récolter un orignal cette année dans la Baie-des-Chaleurs. Les boucheries sont débordées, les chasseurs se réjouissent, mais les changements climatiques viennent justement changer la donne pour la conservation de la viande.
Ils sont des centaines à être de retour à la maison après avoir passé plusieurs jours en forêt. Aux dires de certains chasseurs rencontrés sur le terrain, la récolte a été fructueuse cette année.
«Sur l’ensemble du territoire avec les chasseurs qu’on jase, plusieurs ont récolté et ça été favorable pour plusieurs chasseurs cette année», raconte Raymond Poirier.
Ce qui est moins favorable, ce sont les changements climatiques. Il y a une dizaine d’années, les chasseurs pouvaient laisser suspendre leurs bêtes dans la forêt, ce qui ne se fait plus de nos jours.
«Ce qu’on constate beaucoup dans les dernières années, c’est que dès l’abatage, il ne faut pas tarder et il faut se diriger tout de suite vers un boucher pour le mettre en chambre froide pour éviter de perdre la viande», observe Samuel Poirier.
Mais encore faut-il avoir de l’espace dans les chambres froides.
« Il y a du monde qui vont perdre leur bête. Ça peut arriver. Nous on est plein», mentionne Conrad Caissy.
« J’ai 30 à 40% plus de bêtes que l’année dernière. Ça roule c’est épouvantable. Ça arrête pas», dit Camil Paquet, le propriétaire de la Ferme Paquet&fils de Saint-Siméon-de-Bonaventure, entre deux allers-retours à la chambre froide.
L’augmentation des températures en automne ajoute de la pression aux bouchers. Conrad Caissy serait en faveur que le gouvernement revoit le calendrier de la chasse.
«Si la température était meilleure et plus froide, une semaine plus tard, ça serait meilleur pour tout le monde. On pourrait laisser la bête dans un garage ou dans un autre endroit frais. Ça serait bien mieux», croit le boucher d’expérience.
Appel à la générosité
La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs invite les chasseurs à faire un don de viande de gibier aux familles plus défavorisées. Sept boucheries et centres de débitage en Gaspésie participent au programme «Chasseurs généreux».
«On peut recevoir la viande de chevreuil, d’orignal, de perdrix, d’outarde et d’ours. En Gaspésie, il faut donner parce qu’il y a beaucoup de monde dans le besoin avec l’inflation et tout ça», précise la responsable pour la région Marjolaine Lebrasseur.
Avec le retrait de Jonathan Bélanger, alias le Robin de la viande des bois, la coordonnatrice de la Source alimentaire Bonavignon invite les donateurs à avoir la main sur le cœur.
«Chaque personne, chaque chasseur et chasseuse peuvent devenir généreux à sa façon. (…) Quelques morceaux de viande pour une personne peuvent être vraiment bénéfiques pour les gens qui côtoient [l’organisme] Soit pour les dépannages alimentaires ou les groupes de cuisine collective», indique Suzanne Lamarrre.
Les intervenants rappellent que chaque don peut faire toute la différence. En plus de donner la chance aux gens dans le besoin de savourer cette viande de qualité, il permettra de chasser la faim des gens défavorisés.