Charlevoix : un cri du cœur des producteurs de porcs
Publié le 31 mars 2023 à 17:40, modifié le 31 mars 2023 à 17:40
Par: Jérôme Gagnon
Les 11 éleveurs de porc de Charlevoix sont à bout de souffle et craignent pour la survie de leur entreprise. L’Union de producteurs agricole sonne l’alarme et exige la mise en place d’un fond d’urgence pour les aider rapidement.
Ces producteurs, qui supportent à bout de bras l’élevage porcin dans Charlevoix depuis plusieurs années, vivent des moments difficiles.
« Je ne vois pas le moyen de m’en sortir, si on n’a pas de soutien plus que celui offert présentement », signale Patrice Gauthier, éleveur de porc dans la région.
Accompagnés de leur porte-parole régional de l’Union des producteurs agricoles (UPA) aujourd’hui, à Baie-Saint-Paul, ils ont fait valoir leurs nombreuses inquiétudes à André Fortin, le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’agriculture.
« Nous avons récemment rencontré le président de la Financière agricole du Québec avec ses acolytes et c’est un dialogue de sourd », explique le président de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord, Yves Laurencelle.
« Il y a un stress et une détresse de la part des agriculteurs ces jours-ci, ce qui est pour nous intolérable. Le message qu’on va envoyer au ministre, c’est qu’il faut qu’il se réveille », lance le porte-parole pour l’opposition officielle en matière d’agriculture, André Fortin.
Les turbulences sont nombreuses pour cette industrie depuis trois ans. Résultat : les prix de vente se situent bien en dessous des coûts de production. Les producteurs de Charlevoix sont encore plus durement touchés.
« Dans Charlevoix, à cause des coûts de transport et à cause des coûts de déplacement de l’alimentation du bétail, c’est encore plus grave la situation. Le coût moyen de production supplémentaire pour un producteur de porcs de la région, c’est 65 000 $ par année », mentionne le député libéral.
Ce contexte économique nuit également à la relève, c’est le cas de cette ferme aux Éboulements. Elle devra se résigner à fermer prochainement puisque son jeune éleveur ne veut pas continuer dans ces conditions.
« Les entreprises de Charlevoix, c’est des entreprises où il y a des relèves établies dans presque toutes les fermes et on est en train de nous laisser tomber présentement », dit Mathieu Pilote, producteur de La Malbaie.
Mis en place pour protéger les entreprises contre les fluctuations, le Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) est loin d’être adapté à leur réalité. Les fermes porcines ont besoin rapidement d’un fond d’urgence, sinon l’effet pourrait être dévastateur sur le reste du milieu agricole du territoire.
« S’il n’y a pas de l’argent mis directement et rapidement pour donner un signal clair aux institutions financières,qui financent ces producteurs-là, ça va être l’hécatombe dans Charlevoix et dans la Côte-Nord », soutient le président de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord.