Charlevoix : « Les maires sur le frein d’urgence » pour le projet de lagon
Publié le 15 juin 2022 à 17:12, modifié le 15 juin 2022 à 17:13
Par: Jérôme Gagnon
Le projet d’un lagon géothermique de 120 000 pieds carrés et de villages de chalets locatifs dans Charlevoix passe mal chez des citoyens et élus de la région. De son côté, la municipalité de Petite-Rivière-Saint-François compte donner la chance au coureur.
« Je ne pensais jamais que la municipalité avait encore besoin de développer. Ce genre de projet ne va pas avec notre région », a lancé hier Claudette Simard dans un cri du cœur.
Les inquiétudes partagées par la mairesse de Saint-Urbain trouvent écho chez plusieurs aujourd’hui.
« C’est sûr qu’il va y avoir de la mobilisation citoyenne. Je fais juste voir dans mon cercle rapproché, on voit que les gens ne sont pas vraiment intéressés », estime le citoyen de Petite-Rivière-Saint-François, Anthony Germain.
« De mes confrères maires ce que j’entends actuellement, on pourrait dire qu’on est plus que sur le frein, on est sur le frein d’urgence peut-être », a indiqué le préfet de la MRC de Charlevoix, Pierre Tremblay.
Environnement, et préservation du cachet de la région sont les deux enjeux aux cœurs des inquiétudes soulevées.
« Considérant ce que cela va générer en déchets, en émissions de gaz à effet de serre dans la production du projet. De plus, qu’est-ce qui va arriver avec le ruissellement des eaux, il y a beaucoup de questions derrière ça », estime le jeune homme ayant une formation en environnement à l’Université de Sherbrooke.
« À ce moment-là, je pense qu’il y aura une réflexion qui devrait venir du conseil des maires. Qu’est-ce qu’on veut comme développement touristique ? je pense qu’on est rendus là », dit M. Tremblay.
Les réactions mitigées d’élus de Charlevoix n’ont toutefois pas empêché Petite-Rivière-Saint-François d’adopter hier soir une résolution accordant son appui conditionnel au méga projet.
« Le projet chemine en termes d’appui, mais on n’hésitera pas à reculer si on voit vraiment que les éléments ne sont pas tous rencontrés dans l’étape du projet », dit le maire, Jean-Guy Bouchard.
De plus, ce dernier a été surpris par les propos de la mairesse de Saint-Urbain.
« Je ne veux pas nécessairement faire de commentaires dans ses projets d’agrandissement au niveau de la zone industrielle. Je n’apprécie pas qu’on vienne me diriger, puis me dire quoi faire », mentionne-t-il en ajoutant que la femme a toutefois le droit a son opinion.
« C’est important de critiquer un livre après l’avoir lu et non avant et vous allez voir, on va tout faire pour répondre aux questions. Nous aurons la réponse à tout », dit le promoteur, Louis Massicotte qui souhaite que son entreprise devienne un modèle en Amérique du Nord.
Malgré les critiques, Louis Massicotte demeure confiant. Une fois présenté, son projet en convaincra plusieurs, croit-il
Vous allez voir qu’il va avoir des retombées économiques importantes, ça ne sera pas en vase clos, au contraire. Je suis convaincu que les gens de bonne volonté vont être fiers de voir que le géolagon s’installe chez eux », croit l’homme.
Les citoyens pourront être davantage éclairés alors qu’une séance d’information est organisée le 15 août prochain à la salle municipale de Petite-Rivière-Saint-François.