Charlevoix : Des touristes, mais des employés manquants
Publié le 17 juin 2022 à 17:26, modifié le 17 juin 2022 à 17:27
Par: Jérôme Gagnon
La pénurie de main-d’œuvre n’est plus un secret pour personne. Encore cette année, des acteurs de l’industrie touristique de Charlevoix doivent faire des choix difficiles et couper des services aux nombreux visiteurs dans la région.
Le casse-tête du recrutement se poursuit pour les employeurs de Charlevoix.
« La pénurie de main-d’œuvre est pire que jamais, c’est ce qu’on entend. Tout le monde est à la recherche de personnel », note Johanne Côté, directrice générale, Chambre de commerce de Charlevoix.
Au désarroi de certains touristes qui doivent composer avec des offres plus limitées.
« À contre cœur, on va être ouvert seulement les soirs parce que c’est le service où c’est le plus facile de recruter des gens en cuisine et des gens au service », mentionne Geneviève Benoit, copropriétaire du bistro & auberge La Muse.
« On est allé dans certains commerces, certains propriétaires nous on dit qu’ils cherchaient de la main-d’œuvre et qu’ils n’en trouvaient pas », explique un touriste de passage.
« On ne sent pas qu’on est de trop, pas du tout, on est très bien accueilli, mais on voit que les employés courent beaucoup », ajoute une femme.
Le Parti libéral du Québec croit même que la situation est présentement catastrophique dans la région.
« Tout le monde est unanime à me dire que c’est en effet vraiment une crise. J’ai des hôteliers qui m’ont témoigné qu’il y a la moitié de leurs hôtels qui pourraient être ouverts seulement parce qu’ils n’ont pas de main d’œuvre en assez grand nombre », alerte Isabelle Melançon, porte-parole en matière d’emploi, Parti libéral du Québec.
Selon les différents partis, des changements doivent être apportés afin d’améliorer l’enjeu qui impacte l’industrie.
« Il faut donner le goût à des gens de venir contribuer et il faut pouvoir les accompagner. Nous proposons un congé du Régime de rentes du Québec par exemple. Le gouvernement est allé avec des mini-mesures », estime la politicienne.
«Ça serait aussi de raccourcir les délais gouvernementaux au niveau des demandes en immigration », propose Mme Benoit.
« Mais ça ne comblera pas l’ensemble des postes à tous de moins à court terme ce qui veut dire qu’il va falloir vraiment se tourner vers l’innovation et peut-être revoir l’ensemble de nos processus », répond Johanne Côté.
La bonne nouvelle, les visiteurs seront tout de même nombreux et aiment leur passage sur le territoire.
« On aurait dit qu’il y a eu une effervescence dès le mois de mai », ajoute Mme Côté.
« Je suis en amour avec cette région-là », dit avec le sourire une dame de passage.