Le Cégep de la Gaspésie suspecte qu’il y aurait une forme de discrimination lorsque les étudiants africains font leur demande à l’Immigration Canada pour recevoir un visa. Le ministre fédéral, Sean Fraser, avait reconnu dans un rapport au printemps dernier qu’il y avait du racisme systémique dans le traitement des demandes.

« Ce qu’on voit c’est que les motifs reçus pour les permis d’études sont souvent flous. L’étudiant ne sait pas trop pourquoi son permis a été refusé », explique la directrice du Cégep de la Gaspésie-et-les-Îles, Yolaine Arseneau.

La directrice générale du Cégep, Yolaine Arseneau, affirme que les étudiants africains parlent tous français, et qu’à l’inverse, 100% des demandes d’étudiants provenant de la France étaient acceptées. La langue ne peut donc pas être un motif valable, le nombre de places non plus.

Les étudiants se prononcent.

« Je n’arrive pas à croire qu’il y a encore du racisme comme ici au Canada, je pensais qu’on était plus ouvert que d’autres pays. C’est choquant! »

« Moi je trouve ça injuste, tout le monde a le droit d’étudier, mais importe, peu importe, leur couleur de peau. »

« C’est frustrant de voir que c’est ignoré parce que c’est plus facile d’ignorer et de ne rien faire, plutôt que d’agir. »

« Je ne comprends pas pourquoi on a reçu autant, on manque de main-d’œuvre en plus donc je ne comprends vraiment pas pourquoi on a refusé ».

Selon Yolaine Arseneau, le ministère utilise le prétexte d’être en désaccord avec le choix de programme de l’étudiant. La directrice générale dénonce cela et souligne que c’est à l’étudiant que revient ce choix.

« Il y a beaucoup d’offres. À partir du moment où ils choisissent un cégep XYZ, il me semble que c’est son choix. Mais, voilà. C’est sûr que nous on trouve que le taux refus est extrêmement élevé », ajoute la directrice générale du Cégep.

De plus, la directrice de l’établissement scolaire croit que les étudiants peinent à persuader l’Immigration pour obtenir un visa d’étude.

« Je vous dirais qu’on a vu nous le plus souvent, c’est comme si, l’étudiant ne réussissait pas à convaincre l’agent d’immigration qu’il va retourner dans son pays à la fin de son programme d’études », mentionne Mme Arseneau.

Même si le ministère de l’Immigration a promis de lutter contre le racisme au sein de son institution, la venue d’étudiants étrangers est devenue nécessaire pour le Cégep de la Gaspésie-et-des-Îles. Elle compte sur ces inscriptions si elle veut continuer de maintenir tous programmes.