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Budget fédéral: plusieurs réactions dans la région

Publié le 28 février 2018 à 09:27, modifié le 28 février 2018 à 16:32

Par: Communique de presse

Le dépôt du budget fédéral suscite plusieurs réactions dans la région.

Bernard Généreux réagit au Budget Trudeau-Morneau 2018

Bernard Généreux a réagi suite au dévoilement du Budget 2018, déposé par le ministre des Finances Bill Morneau à la Chambre des communes le mardi 27 février 2018. Le document de 423 pages prévoit, entre autres, l’augmentation de la dette fédérale jusqu’en 2045, des coupures importantes de 2,54 milliards $ d’argent déjà promis pour les programmes d’infrastructure, ainsi qu’une augmentation d’impôts pour certaines petites et moyennes entreprises.

Le budget prévoit un déficit de 18,1 milliards de dollars pour l’année 2018-2019, et le gouvernement libéral n’anticipe pas revenir à l’équilibre budgétaire avant l’année 2045. « Pour un premier ministre qui aime parler de la jeunesse et de l’avenir du pays, Justin Trudeau agit clairement contre les intérêts des générations futures avec une approche fiscale qui ajoutera 450 milliards de dollars à la dette nationale d’ici les 27 prochaines années, une augmentation de 70% par rapport à la dette actuelle de 670 milliards $, dénonce Bernard Généreux. Les jeunes d’aujourd’hui et de demain se verront léguer une dette qui se traduira inévitablement par des hausses d’impôts et des services rationnés. »

Pour les régions comme Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, le député Bernard Généreux déplore également que les nouveaux investissements massifs des libéraux de Justin Trudeau, incluant 5 milliards $ pour les autochtones et 2 milliards $ pour l’aide étrangère, se fassent aux dépens des investissements en infrastructures municipales et provinciales dont la région a grandement besoin. Le Budget 2018 prévoit une réduction de 2,54 milliards de dollars qui étaient déjà annoncés dans le budget précédent. « Ce que le gouvernement donne d’une main, il reprend de l’autre, et ce choix politique démontre clairement que les libéraux de Justin Trudeau se fichent carrément des régions du Québec, incluant la nôtre, pour des raisons purement idéologiques » s’exclame le député.

Sur l’enjeu de la marijuana, le député Bernard Généreux trouve ironique le fait que le gouvernement prévoit maintenant 82,5 millions $ pour l’évaluation et l’éducation des risques associés à la consommation du cannabis, alors que le gouvernement aurait bien pu procéder à cette étude avant de déposer les projets de loi C-45 et C-46 visant à légaliser la substance. « Le fait que le gouvernement reconnaisse maintenant qu’il existe des risques importants liés à la consommation de la marijuana vient confirmer qu’il a précipité son plan de légaliser le cannabis d’ici l’été 2018 sans penser aux conséquences » selon Bernard Généreux.

Pour les petites et moyennes entreprises, qui contribuent à la vitalité économique de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, le gouvernement va de l’avant avec des changements visant à limiter l’accès des compagnies au taux d’imposition avantageux des petites entreprises. « Selon les libéraux de Justin Trudeau, les PME qui réussissent et qui contribuent à l’essor de nos communautés sont identifiées comme des tricheurs qui ne paient pas leur juste part d’impôts, estime le député Bernard Généreux. Les entreprises créatrices d’emplois se trouveront à payer 2,3 milliards de dollars en impôts additionnels à travers le Canada. Le gouvernement doit cesser de voir ces entrepreneurs comme une source additionnelle de revenu pour colmater le déficit associé aux décisions politiques de Justin Trudeau. »

Pour le milieu agricole, le député dénonce que le budget ne fasse aucunement référence à l’incertitude qui plane actuellement dans le contexte de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). De plus, le budget ne prévoit aucune somme additionnelle sous forme de compensation pour les producteurs affectés par l’entrée en vigueur de l’accord Canada-Europe. « Les agriculteurs d’ici ont été carrément trahis par le gouvernement Trudeau. Alors que l’ancien gouvernement conservateur prévoyait 4 milliards de dollars en compensation aux producteurs laitiers pour atténuer les impacts de L’AECG, les libéraux n’ont offert qu’un maigre 250 millions $ pour une poignée de projets à l’échelle du Canada, une somme non renouvelée dont la vaste majorité des producteurs de notre région a été exclue » constate le député.

La Coalition sur l’assurance-emploi du Bas-Saint-Laurent salue les mesures de soutien proposées dans le dernier budget fédéral

La Coalition sur l’assurance-emploi du Bas-Saint-Laurent salue les mesures de soutien proposées dans le dernier budget fédéral afin d’éviter que les travailleuses et travailleurs saisonniers se retrouvent sans revenu, mais doutent qu’elles soient  suffisantes. « Emploi et Développement social Canada réaffectera un montant de 10 millions de dollars à même les ressources ministérielles existantes dans le but d’offrir immédiatement un soutien du revenu et une formation aux travailleurs touchés. Ces mesures contribueront à faire en sorte que les travailleurs en chômage des industries saisonnières du Canada aient accès aux mesures de soutien dont ils auront besoin, quand ils en auront le plus besoin. » (page 64 du budget)

La Coalition, dont font partie Action Chômage Kamouraska inc., le Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), avait lancé un cri d’alarme au gouvernement de Justin Trudeau, afin que soit adoptée, dans les plus brefs délais, une mesure d’exception pour la région. La Coalition réclamait l’ajout de dix (10) semaines de prestations aux quatorze (14) semaines de base déjà prévues à la loi. La Coalition est heureuse de savoir que son message semble au moins avoir été entendu. Par contre, elle doute fortement que les sommes annoncées soient suffisantes pour venir en aide aux travailleurs et travailleuses.

 

Le taux de chômage était de 5,9 % au Bas-Saint-Laurent au mois de février, ce qui oblige les prestataires à avoir travaillé 700 heures pour recevoir 14 semaines de prestations. À titre d’exemple, un travailleur dont l’emploi est saisonnier et sur une base de 40 heures/semaine travaillera environ 18 semaines pour se qualifier à recevoir 14 semaines de prestations. « On salue les nouvelles mesures de soutien qui seront mises en place pour venir en aide aux travailleurs et travailleuses qui sont dans une situation très difficile. On va s’assurer qu’elles viennent directement en aide aux gens du Bas-Saint-Laurent et que cette aide soit suffisante », affirme Alain Harrisson de la FTQ.

« Des travailleurs ne pouvaient pas se qualifier à cause du nombre d’heures trop élevé qui était demandé. D’autres perdront leur chômage et vont tomber dans le trou noir dès le mois de février », souligne à son tour Céline Bonneau du SFPQ. De son côté, Alain Lagacé d’Action Chômage Kamouraska questionne la validité du taux de chômage actuel de 5,9 %. « Il est anormal que le taux de chômage de notre région soit quasi identique à ceux de la région de Montréal (Mirabel, Laval), du Centre-du-Québec (Mauricie, Portneuf, Laurentides) ainsi que du Saguenay. Ces régions sont beaucoup plus industrialisées que la nôtre et comptent moins de travailleurs saisonniers. L’inclusion de la région de Montmagny et des Etchemins dans les données du Bas-Saint-Laurent vient fausser les données du taux de chômage de notre région », soutient monsieur Lagacé.

La précarité économique qu’engendre cette injustice pour tous les travailleurs et travailleuses détenant un emploi saisonnier entraîne de graves répercussions dans notre région, comme l’exode des jeunes. Plusieurs d’entre eux choisissent de quitter notre région pour les grands centres urbains. La présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, Nancy Legendre, s’inquiète du cercle vicieux que cela entraîne pour notre région. « Toute cette précarité a des répercussions sur les commerçants, sur les gens d’affaires et sur toute la communauté. C’est la dévitalisation du territoire qui est en jeu », selon madame Legendre. Les membres de la Coalition sur l’assurance-emploi du Bas-Saint-Laurent avaient uni leurs voix afin de réclamer publiquement des mesures d’urgence et le ministre Jean-Yves Duclos semble avoir entendu le message. La Coalition se donnera quelques jours pour analyser si cela sera une aide réelle pour les travailleuses et travailleurs qui font face au trou noir.

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) est déçue du peu de mesures et d’investissements pour les municipalités

« C’est un budget famélique pour le milieu municipal. On ne voit aucun nouvel investissement dans les fonds d’infrastructures. Il n’y a aucune indication qui démontre l’engagement du gouvernement fédéral à conclure rapidement les ententes bilatérales avec le Québec et à matérialiser l’utilisation des différents fonds d’infrastructures », a déploré Jacques Demers, le président de la FQM. D’ailleurs, la Fédération regrette qu’aucune entente bilatérale n’a encore été signée depuis les annonces du budget de l’an dernier.

En ce qui concerne la téléphonie cellulaire à large bande, la FQM considère que les investissements de 100 millions sur cinq ans, dont une partie servirait à l’envoi de satellites en basse altitude, sont bien insuffisants pour combler les besoins des municipalités. Dans les points positifs de ce budget, la FQM salue la création du Fonds du leadership pour une économie à faibles émissions de carbone, dont les investissements de 260 millions visent la mise en place de pratiques innovantes et la modernisation des équipements dans les milieux agricole et forestier. De plus, l’aide annoncée pour renouveler le réseau des ports maritimes permettra notamment de consolider la digue du port de Sainte-Thérèse-de-Gaspé. Le montant de 191 millions réservé pour la protection de l’industrie forestière permettra également de soutenir et d’assurer la pérennité de nombreux emplois dans nos régions.

« Avec ces mesures ciblées, M. Morneau sauve les meubles. Maintenant, ce gouvernement doit impérativement s’entendre avec le gouvernement du Québec afin de conclure des ententes bilatérales qui respecteront les besoins et l’autonomie des municipalités », a conclu le président de la FQM.